Effondrement d’un balcon à Paris : « une enquête est ouverte »
« C’était comme un tremblement de terre », témoignait une voisine au Parisien. Vendredi 19 mai, autour de 19h45, le balcon au cinquième étage d’un immeuble de six étages s’effondrait avenue d’Italie, dans le 13ème arrondissement de Paris.
Il détruit dans sa chute le balcon du quatrième, mais emporte surtout un homme et une femme âgés d’une cinquantaine d’années. Les deux victimes sont hospitalisées pour des polytraumatismes. Deux jours après l’accident, l’une d’elle est toujours entre la vie et la mort, tandis que la seconde s’est vue délivrée 90 jours d’incapacité totale de travail.
Pas d’évacuation, mais un périmètre de sécurité défini
Pour l’heure, aucun autre blessé n’est à déplorer, ont déclaré les sapeurs-pompiers de Paris. Un bonne trentaine de secouristes étaient mobilisés sur place. Si aucune évacuation n’a été effectuée, un périmètre de sécurité a été défini, notamment par le gérant de l’immeuble, Paris Habitat.
« De manière opérationnelle, les équipes de Paris Habitat ont pris immédiatement toutes les mesures permettant de mettre en sécurité les balcons. Ainsi, par précaution, les accès aux balcons et au jardin ont été condamnés. Un porte-à-porte a été réalisé dès vendredi soir pour informer les locataires présents », déclare dans un communiqué le bailleur social, qui souhaite que « toute la lumière soit faite sur les raisons de cet accident, dont les circonstances et responsabilités doivent être établies au plus vite ».
Un diagnostic pour l’« état structurel » des balcons
À savoir que « le bâtiment est relativement récent (fin des années 1980), il était donc soumis aux règles de construction, notamment structurelles en vigueur au moment de sa conception », nous décrit le ministère du Logement. Des informations confirmés sur Twitter ce samedi 20 mai par Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement de Paris, « mais il y a d’évidence un défaut majeur », commente l’intéressé. « Depuis hier soir, je suis en relation avec le bailleur pour qu’un diagnostic sur ce balcon, mais aussi sur tous les autres, soit réalisé dès lundi et pour que les mesures nécessaires soient prises ensuite », ajoute-t-il.
Conduit ce lundi 22 mai par Paris Habitat, le diagnostic technique porte « sur l’ensemble des balcons pour vérifier leur état structurel », nous expose le ministère du Logement. Ce qui poursuit le travail d’architectes présents sur les lieux de l’effondrement, vendredi à 21h30.
En parallèle, une enquête a été ouverte vendredi par le parquet de Paris, pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à trois mois ». Enquête qui « permettra de comprendre les causes de cet accident (défaut initial de conception ou de fabrication du balcon, défaut d’entretien, usure prématurée du béton ou des aciers…). Ce travail d’enquête est indispensable pour définir précisément l’origine du défaut structurel », apprend-on auprès du ministère du Logement.
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Autant dire qu’en 2023, les dossiers judiciaires pour de tels sinistres continuent de s’accumuler, après l’effondrement d’immeubles à Lille et à Lyon fin 2022, puis l’explosion d’un immeuble début avril rue d’Aubagne à Marseille, déjà touché par une tel drame en 2018.
Sans compter l'effondrement d'un balcon dans le centre-ville d'Angers en 2016, pour lequel un procès en appel a été demandé après la relaxe de deux accusés. « Leur procès aura lieu à partir du 25 septembre 2023 », précise France 3 Pays de la Loire.
Virginie Kroun
Photo de Une : Twitter @jerome_coumet