Création d'un guide pour adapter les rues au changement climatique
Richez Associés, Franck Boutté Consultants et Leonard, en collaboration avec l’Agence de la transition écologique (Ademe), ont conjointement créé un guide à destination des autorités locales. Son ambition ? Accélérer l'adaptation des rues métropolitaines aux changements climatiques et sociaux urgents.
« La rue est un maillage essentiel de la fabrique de la ville, on a un périmètre d'intervention incroyable pour adapter nos villes à l'enjeu climatique. Près de 80 % des bâtiments actuels seront présents en 2050, il faut donc les adapter aux conditions de demain et c'est aussi vrai des espaces publics », a déclaré lors d'une conférence de presse Franck Boutté, ingénieur et architecte.
Intitulé « La rue commune », ce guide est également le fruit d'une consultation citoyenne qui a recueilli près de 800 propositions.
Transformer les rues métropolitaines
En un peu plus de 300 pages, ce guide méthodologique propose une nouvelle approche pour transformer les rues métropolitaines ordinaires afin d'offrir les conditions nécessaires au développement de la verdure, de la biodiversité, et des espaces de qualité, « pour que les citoyens récupèrent l'espace public ».
Selon le guide, les « rues communes » sont des « rues planes, sans trottoirs ni séparation entre les fonctions urbaines », où la voiture ne pourra plus stationner mais seulement circuler à la vitesse d'un piéton, soit 5 km/h. Il s'agit d'accompagner la « démotorisation » des villes, à savoir la réduction du nombre de voitures par ménage, pour « libérer l'espace ordinaire des rues de l'emprise de la voiture ».
« Ainsi libérée et apaisée, la rue commune réinterroge nécessairement les aménagements nés du règne de l'automobile », écrivent les auteurs. Ces nouvelles rues pourront donc accueillir des usages autres que la mobilité et qui seront susceptibles d'évoluer « au rythme de la journée, de la semaine et des saisons ».
Pour être éligibles, ces rues ne devront pas être des axes structurants, mais des axes secondaires sans ligne de bus, et devront être situées à 10 minutes à pied de transports en commun. Parmi les aménagements proposés, la désimperméabilisation des sols et la végétalisation dans une logique de « rafraîchissement urbain » arrivent en tête.
« C’est une démarche progressive. On ne va pas enlever 50 ans d'accaparement de nos villes par la voiture du jour au lendemain », a reconnu Vincent Cottet, urbaniste chez Richez Associés.
Marie Gérald
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