Claire Schorter remporte le Grand Prix de l’urbanisme 2024
Le nom du vainqueur du Grand Prix de l’urbanisme 2024 est désormais connu. Le jury, composé notamment d’élus, de représentants du ministère de la Culture et de la Communication ou encore de professionnels, a choisi de récompenser l’architecte-urbaniste Claire Schorter.
Créé en 1989, le Grand Prix de l’urbanisme distingue chaque année une personnalité reconnue par un jury international. Il valorise l’action des professionnels qui contribuent à faire avancer la discipline et à améliorer le cadre de vie des habitants de tous les territoires.
Le jury, présidé par Philippe Mazenc, directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN), a donc décidé de primer Claire Schorter pour cette édition du Grand Prix de l’urbanisme. Celle qui est également fondatrice de l’agence LAQ a été récompensée pour son ambition écologique en faveur de la fabrique de la ville.
Conciliant ville et agriculture, usages et parcellaires, ses réalisations démontrent qu’il est possible de proposer des projets plus sobres, plus résilients face au changement climatique, mais aussi plus agréables à vivre.
Le jury a voulu saluer ses travaux, sa pensée et son engagement qui mettent au cœur du projet les habitants ainsi que des projets urbains qui réincorporent l’intérêt général au sein des territoires. Elle ouvre ainsi des voies d’action opérantes, des démarches d’anticipation et d’appropriation, qui pourront éclairer utilement les pratiques d’aménagement à l’avenir.
Un attrait pour le vivant
Avec son agence, Claire Schorter est intervenue sur de nombreux grands projets métropolitains, dont celui de l’Île de Nantes et celui de la gare Saint-Sauveur à Lille. L'architecte-urbaniste revendique l’hybridation des formes urbaines et des programmes pour produire un tissu urbain plus diversifié.
Formée à l’architecture, à l’urbanisme et à l’écologie, elle porte une attention particulière au vivant, qu’elle vient déployer et conforter dans les tissus urbains complexes.
Ses nombreux projets démontrent par l’exemple la faisabilité opérationnelle des projets et de son approche. À Lille, sur la friche ferroviaire de Saint-Sauveur, Claire Schorter mobilise les citoyens pour faire émerger une nouvelle centralité en s’appuyant sur les usages transitoires mais aussi sur la biodiversité qui a investi le site.
À Rungis, elle repense la lisière urbaine et l’interface ville-nature d’une plaine maraîchère sous forme d’un agro-quartier, préservant ainsi la fertilité des sols et offrant de nouveaux usages aux résidents. Sur l’Île de Nantes, elle poursuit la réflexion sur les tracés, le parcellaire, la qualité des logements, et sur la manière dont on peut concilier densité, échelle humaine, espaces de nature, et qualité d’usage.
Dans d’autres contextes, elle met en avant la possibilité de retrouver des activités dans les centre-bourgs et repenser les entrées de ville, réhabiliter les bâtiments existants en évitant de démolir, préserver les espaces agricoles, réinvestir les grands ensembles.
Jérémy Leduc
Photo de Une : Ministère chargé du Logement