Avant les JO de Paris 2024, les terrasses des Champs-Élysées vont se refaire une beauté
Inspirées par l'esthétique des « vacheries anglaises » de la Belle Époque, ces terrasses à colonnades ouvertes et toits à deux pans, conçues par le designer Ramy Fischler, doivent devenir la nouvelle norme pour les établissements des Champs-Élysées, d'ici le printemps 2024, juste à temps pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Cependant, les restaurateurs ont exprimé leurs inquiétudes concernant le coût et la perte potentielle de leur identité. En effet, la construction d'une terrasse moyenne, d'environ 70 mètres carrés, est estimée à près de 400 000 euros, une somme considérable à leur charge. Malgré ces préoccupations, « à chaque fois, on a trouvé un équilibre » récoltant « l’aval de tout le monde », a affirmé Marc-Antoine Jamet, président du Comité des Champs-Élysées.
Quelques enseignes, dont le Deauville, le George V, le Madrigal, et le Bistrot 25, ont également conditionné leur « adhésion » au projet à des clarifications sur « les aspects financiers » et à la présentation d'un « prototype de contre-terrasse ». Ces demandes ont été formulées auprès de la mairie de Paris, selon leur avocat, Me Philippe Meilhac.
Créer une homogénéité
L'objectif principal de ce projet d'envergure, évalué à 4 millions d'euros, est de créer « une unité, une homogénéité » parmi les terrasses des dix-neuf établissements installés sur les grands trottoirs des Champs-Élysées, a expliqué Marc-Antoine Jamet.
Les nouvelles terrasses seront dotées d'une structure métallique, supportant un toit ouvrable en toile verte et des batteries intégrées pour l'alimentation électrique, mettant ainsi fin aux câbles souvent encombrants qui pendent depuis les enseignes. À l'intérieur, un plafond en toile personnalisable, avec un choix parmi cinq couleurs, et des meubles standardisés disponibles dans plusieurs déclinaisons.
Il s’agit d’« une harmonisation qui permet de singulariser les enseignes », a revendiqué le président du Comité des Champs-Élysées, également secrétaire général de LVMH.
Face aux enjeux actuels et aux nouveaux usages, les terrasses des Champs-Élysées, engagées dans la transition écologique et énergétique, « redeviendront de véritables lieux de vie, autonomes grâce à des batteries nouvelle génération ». Elles disposeront enfin d’une collection de mobiliers urbains, chaises et tables « Champs-Élysées », propres à l’Avenue.
Ce projet s'inscrit dans le cadre du « réenchantement des Champs-Élysées » entrepris par la mairie de Paris, qui a déjà investi 30 millions d'euros pour la rénovation de la voirie, du mobilier urbain, et des espaces verts le long de l’avenue. Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la ville, s’est dit « très satisfait du résultat ».
Marie Gérald (avec AFP)
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