Des patrons de PME moins pessimistes, malgré des difficultés persistantes
n’impacteront pas leurs décisions d’investissements. Pour la treizième édition de ce baromètre, l’IFOP a interrogé en mars 2012, à la demande de KPMG et
de la CGPME, plus de 400 dirigeants d’entreprises françaises de 10 à 500 salariés sur leur financement
et leur accès au crédit.
❑ Une inquiétude en recul chez les dirigeants de PME malgré la persistance des difficultés Près des trois-quarts (73 %) des dirigeants de PME restent inquiets pour l'économie française, même si ce sentiment connaît un recul important ce trimestre (- 10 points par rapport à décembre 2011). Ce moindre pessimisme se retrouve également dans les perspectives pour 2012. En effet, seulement 44 % des patrons interrogés se déclarent inquiets pour l'activité de leur entreprise, contre 58 % au trimestre dernier. Seuls 4 % se déclarent « très inquiets », tandis que 21 % ne sont « pas du tout inquiets ». Toutefois, les difficultés persistent : ainsi, les hausses sur les coûts ou les prix des fournisseurs affectent désormais 65 % des PME (+ 4 points par rapport à décembre 2011), et même 73 % dans le commerce. Bien qu'à un niveau stable par rapport au dernier trimestre, la baisse du chiffre d'affaires et les problèmes de trésorerie ou de financements sont ressentis par respectivement 38 % et 27 % des PME. Enfin, les difficultés avec leur assureur crédit sont citées par 9 % des dirigeants (+ 4 points). ❑ Les besoins de financements pour des investissements marquent le pas Dans ce contexte marqué par des perspectives un peu plus favorables qu'au trimestre précédent, 60 % des patrons de PME ont au moins un besoin de financement, contre 65 % en décembre 2011. Cette baisse s'explique principalement par une diminution des besoins de financements pour des investissements (36 %, - 8 points), tandis que les besoins pour financer l'exploitation restent stables (31 %, - 1 point). Dans les services notamment, près d'une entreprise sur deux (48 %) déclare ne pas avoir de besoins de financements. Lorsqu'il s'agit de financer des investissements*, les besoins de crédits pour le remplacement ou l'entretien de l'exploitation poursuivent leur hausse (61 %, +7 points sur trois mois et + 12 points sur six mois), tandis que les besoins pour des investissements d'équipement diminuent légèrement (39 %, - 2 points). Les crédits nécessaires à des acquisitions de développement restent stables (28 %). En revanche, on observe une forte hausse des besoins de crédits pour des investissements d'innovation (24 %, +11 points par rapport à décembre 2011). ❑ La période électorale a un impact limité sur les décisions d'investissements. Toutefois la perspective d'un taux réduit d'impôt sur les sociétés est plébiscitée Moins d'un dirigeant sur cinq (17 %) envisage d'attendre la fin de la période électorale pour ajuster certaines de ses décisions en matière d'investissement. Par ailleurs, 54 % estiment que cela n'aura pas d'impact sur leurs choix dans ce domaine, tandis que 29 % n'ont pas prévu d'investissements. En matière de mesures fiscales, 80% des dirigeants interrogés soulignent que l'instauration d'un taux réduit d'impôt sur les sociétés en contrepartie d'une affectation en fonds propres d'une part des bénéfices permettrait de faciliter le financement des entreprises. Cette idée est particulièrement bien accueillie dans les entreprises de 250 à 500 salariés (91 % d'avis positifs) et dans le commerce (89 %). ❑ Une autocensure moins marquée dans les demandes de financement auprès des banques Plus d'un quart (27 %) des dirigeants de PME estiment que la situation économique a des impacts négatifs sur leurs conditions d'accès aux crédits, à un niveau stable par rapport au trimestre dernier (- 1 point). Cet impact négatif est plus fortement ressenti dans les PME de 50 à 100 salariés et dans le BTP (32 %), ainsi que dans les structures qui ont des besoins de financements d'exploitation (44 %). Après une hausse régulière depuis mai 2011, l'autocensure des dirigeants de PME dans leurs demandes de financements auprès des banques est en recul, et concerne désormais 27 % d'entre eux, contre 30 % il y a trois mois. Cependant, cette autocensure est plus forte dans le BTP, où 33 % des PME restreignent leurs demandes de financement, ainsi que dans les PME de 250 à 500 salariés (38 %). Comme en décembre dernier, 68 % des patrons de PME constatent au moins une mesure de durcissement des conditions de financement par les banques. La plus forte augmentation concerne les demandes de cofinancements de la part des banques (29 % + 4 points, après un important recul lors de la dernière vague d'enquête). La première mesure de durcissement reste les frais élevés ou les montants plus faibles que souhaités (44 %, - 2 points), suivie des demandes de garanties supplémentaires (33 %, + 2 points), et de la réduction des crédits ou facilités de trésorerie (30 %, à un niveau stable). On note également que 22 % des PME constatent que leur banque finance après beaucoup de délais. Dans ce contexte, près de la moitié (48 %, + 9 points) des patrons de PME envisagent d'examiner les conditions de banques concurrentes, et 36 % de réexaminer leurs lignes de crédit, à un niveau stable par rapport à décembre 2011. * 36 % de l'échantillon se trouve concerné par les besoins en financements d'investissements.
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