Sécurité : Le cylindre électronique se déploie dans le tertiaire
L'entreprise Vachette, rachetée en 1997 par le groupe Assa Abloy, développe depuis 1864 des systèmes de sécurité. Elle propose aujourd'hui environ 10 000 références de cylindres, clés, verrous, serrures, et serrures connectées, et a vendu à ce jour plus de 2,7 milliards de cylindres mécaniques en France.
Jean-Marc Cither, directeur de Vachette / Assa Abloy, souligne que le marché de la sécurité a beaucoup progressé ces dernières années. La demande s'est notamment accentuée depuis les attentats, le développement des plans vigipirates, et des Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS), qui visent à assurer la mise en sécurité des personnes présentes dans un établissement scolaire en cas d'accident majeur externe (d'origine naturelle, technologique ou humaine).
Convertir le parc de cylindres mécaniques en cylindres électroniques
Majoritairement présente dans le résidentiel (représentant 60 % de l'activité), Vachette / Assa Abloy entend désormais accélérer davantage son développement dans le tertiaire et les établissements recevant du public (ERP), notamment en convertissant le parc existant doté de cylindres mécaniques en l'équipant de cylindres électroniques.
Ces derniers permettent en effet un contrôle à distance, plus de flexibilité, plus de sécurité, et plus de traçabilité, notamment dans le contexte actuel de crise sanitaire, depuis laquelle le télétravail s'est fortement développé.
« Un cylindre mécanique donne un droit d'accès figé, alors qu'avec la clé électronique, c'est flexible. On va pouvoir ré-intervenir, faire de la programmation, redonner des droits en fonction de besoins ponctuels. Au-delà d'être flexible, c'est aussi facilement pilotable pour permettre à un responsable sécurité de modifier ou annuler les droits, et éventuellement tracer ce qui a été fait la veille dans le bâtiment », détaille Jean-Marc Cither.
« Un marché en pleine mutation »
Selon une étude MSI, le marché du contrôle d'accès électronique devrait d'ailleurs nettement s'accroître en France dans les années à venir, pour passer de 185,3 millions d'euros en 2017, à 293,7 millions d'euros en 2023.
« C'est un marché en pleine mutation, donc on va en profiter pour devenir un acteur incontournable de l'équipement de la solution électronique en remplacement de la solution mécanique », annonce le directeur de Vachette / Assa Abloy.
Selon Jean-Marc Cither, le marché de la protection électronique n'a pas du tout été impacté pendant la crise liée au Covid, l'entreprise ayant poursuivi sa croissance de 20 % sur les cylindres électroniques.
Pour accompagner le déploiement de ces cylindres dans le tertaire, l'entreprise a même décidé d'investir pendant la crise sanitaire en créant une équipe dédiée à ce segment, composée de 5 personnes, et pilotée par Tatiana Bezie, directrice des ventes Digital Access Solutions.
La nouvelle équipe aura notamment pour mission de faire découvrir et adopter la solution « eCliq » aux collectivités, musées, et établissements scolaires. Ce système, programmable à distance, fonctionne sur une gestion des droits d'accès qui se fait via un logiciel Software As A Service (SAAS). Une seule et même clé permet en outre d'avoir accès à toutes les pièces d'un bâtiment (portails, portes, ascenseurs, toilettes...).
Jean-Marc Cither, directeur de Vachette / Assa Abloy, prend l'exemple de la ville de Vincennes, qui s'est récemment équipée de cette solution. Avant 2015, la ville s'appuyait sur un système mécanique avec pas moins de 4 000 clés pour gérer les différents sites municipaux, dont l'hôtel de ville, 12 écoles et 11 crèches. Le système étant devenu coûteux en raison de la perte fréquente de clés, la ville a donc décidé d'opter pour la solution eCliq, Au lieu de remplacer le cyclindre mécanique, les clés électroniques perdues sont désormais simplement mises sur liste noire.
Si les besoins existent, Jean-Marc Cither souligne que les budgets des collectivités ne sont toutefois pas extensibles : « L'accroissement de la demande est une réalité, mais l'accroissement des budgets des collectivités n'est pas une réalité parce qu'on essaie de contenir le budget de l'Etat », rappelle-t-il.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Jean-Marc Cither