Mobilités : BePark connecte et optimise les places de parking
Quand et pourquoi avoir créé BePark ?
Julien Vandeleene : L'entreprise BePark a été créée en 2011, donc nous allons fêter nos 10 ans en septembre. L'ambition était de résoudre la problématique quotidienne qui était la mobilité, à travers une meilleure gestion et une meilleure optimisation des emplacements de parking, avec l'aide du digital, et donc par une application.
Quelle solution proposez-vous pour optimiser les places de parking ?
J.V : Cette solution logicielle fonctionne sur du hardware, c'est-à-dire des objets connectés. On connecte des bâtiments dans des villes, et en connectant des bâtiments on peut résoudre une série de problématiques pour nos clients.
Quels sont vos principaux clients ?
J.V : Cela peut être un propriétaire immobilier qui veut apporter du service dans son bâtiment par une digitalisation des accès ou en optimisant les places de parking qui seraient vides. Cela peut être des entreprises qui peuvent être intéressées par notre solution logicielle pour consommer des places de parking en dehors de leur siège parce qu'elles n'ont pas assez, parce que la mobilité de leur entreprise est croissante, ou parce qu'elles cherchent davantage de places pour les déplacements domicile-travail. Cette même entreprise peut être intéressée pour mettre en place des fonctionnalités d'optimisation pour savoir si une place est occupée ou non, notamment avec la crise du Covid-19 et le télétravail. Il est important d'optimiser les places de parking parce que c'est une ressource rare pour les sièges sociaux. Autre client : le particulier qui cherche des places de parking parce qu'il n'y a pas de place proche de chez lui ou de son lieu de travail.
Quel est votre lien avec les promoteurs immobiliers ?
J.V : Nous avons trois manières de collaborer avec les promoteurs. Cela peut être avant la phase de construction. On va permettre au promoteur de générer des revenus à travers notre solution logicielle parce qu'on va connecter l'emplacement vis-à-vis du quartier et on va permettre à des particuliers ou à des entreprises de venir consommer des places. Cela peut aussi être à la fin des travaux, si le promoteur a trop de places de parking. Il va pouvoir les vendre à un investisseur.
Dans le cadre de programmes mixtes mêlant logements, bureaux et commerces, l'optimisation des places de parking permet un roulement sur une journée, en fonction des déplacements des occupants. On a besoin d'une solution pour pouvoir faire le lien entre cette offre et cette demande, et d'avoir une traçabilité complète pour savoir qui est venu, quand, qui a consommé chez qui, et ainsi gérer tant la partie accès et les flux, que la partie facturation. Cela apporte beaucoup de flexibilité aux occupants et donc aux promoteurs dans le cadre de leurs commercialisations.
Aujourd'hui, il faut en tant que promoteur avoir le courage commercial de se dire « je ne vends pas un appartement rattaché à une place de parking nominative, mais une quotité, un droit d'usage ». L'usager est garanti d'avoir une place, la seule chose c'est que parfois il va aller à la place 25 et parfois à la 26. Comme tout changement, cela prend un peu de temps, mais il faut quelques projets démonstrateurs, et je pense que le marché va suivre.
Comment collectez-vous ces données ? Qu'en est-il de l'anonymat ?
J.V : Dans un parking, on va connecter des objets connectés pour permettre, grâce à une application, un code, ou une caméra avec reconnaissance de plaque, d'ouvrir l'accès aux usagers. On va savoir si une personne est ou n'est pas dedans, mais on ne va pas partager sur qui est cette personne. Ce qui est important, c'est la donnée agrégée, à savoir combien de personnes, pour combien de places, quel est le taux d'occupation, et la capacité à accueillir de nouvelles personnes.
Quels pourraient être vos apports pour la ville de demain ?
J.V : A Paris, Anne Hidalgo veut supprimer 75 000 places de parking pour créer des trottoirs et des espaces verts. Est-ce que c'est un drame en termes de mobilité ? Oui et non parce que finalement il y a énormément de parkings qui sont sous-exploités car pas assez optimisés. Or aujourd'hui si on met des solutions logicielles et qu'on connecte ces bâtiments, on va générer de la donnée, et le bâtiment pourra devenir offreur ou demandeur de place.
Notre implication pour la ville de demain va être de connecter un maximum de bâtiments pour pouvoir faire le lien entre les bâtiments qui sont offreurs et demandeurs pour permettre de réaménager l'espace public et de le rendre aux citoyens. Je pense qu'on est une des pierres angulaires pour la smart city et la ville de demain.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Julien Vandeleene