Keobiz digitalise la gestion comptable des TPE
La création de Keobiz naît d’un constat : les TPE ne sont pas forcément une tranche d’entreprises bien adressées par les cabinets d’expertise comptable. « Ce sont des plus petits dossiers, donc c’est ceux qui passent généralement en dernier », explique Hugues Husson, président des Activités Réglementées chez Keobiz.
L’entreprise n’a pas tardé à cibler une cliente constituée essentiellement de TPE. Parmi ses 12 000 clients, on trouve des professionnels commerçants, transporteurs, de l’hôtellerie-restauration mais également du BTP. Le secteur représente 15 % de la clientèle, différents métiers étant représentés : menuisiers, électriciens, plombiers, maçons, peintres…
« Chaque client a un chargé de mission dédié. Concernant le bâtiment, on a même des chargés de mission spécialisés dans le bâtiment », précise Hugues Husson. L’intéressé abonde : « On les aide à la création de leur projet jusqu’à la gestion administrative et comptable de leur activité ». L’idée étant de libérer le maximum de temps à ces petites structures pour leurs chantiers.
Un service comptable à la fois physique et digital
L’abonnement de Keobiz, variant de 54 à 129 euros HT par mois ouvre ainsi à la TPE une diversité de services à la fois en physique et digital. Si le chargé de mission accompagne sur des questions de fond (points mensuels sur la TVA, dossiers de trésoreries pour les banques…), une majorité des démarches sont dématérialisées.
Keobiz fournit et forme les TPE à l’utilisation d’outils digitaux d’échange et de communication avec leurs chargés de mission (devis, factures…). Une application permet également un suivi de leurs trésoreries en temps réel ainsi que de leurs commandes auprès de leurs fournisseurs (Plateforme du Bâtiment, Leroy Merlin…).
Un panel de moyens utiles face aux hausses des prix et tensions d’approvisionnement qui préoccupent le BTP. « Là on voit vraiment un effet important, c’est le coût des matières premières qui augmente, plus les délais d’approvisionnement qui s’allongent. Du coup, les chantiers s’allongent, donc les délais de règlement client final s’allongent beaucoup », complète Hugues Husson.
Le président des Activités Réglementées de Keobiz poursuit : « On accompagne aussi les clients sur tous les aspects sociaux : paye, réalisation de contrats de travail », et « les dirigeants sur l’optimisation de leur propre rémunération. On passe du temps pour les conseiller au mieux et trouver le meilleur statut, surtout dans ces moments un petit peu tendus, avec des prix qui augmentent sur toutes les matières. On a remarqué que les prix avaient pris +10/+15 %. Les marges se tendent un peu, donc on trouve ça extrêmement normal d’accompagner les dirigeants dans leur rémunération propre et de leur salariés ».
Préparer les TPE à la facture numérique
Mais surtout, les outils de Keobiz tendent à préparer les TPE à leur digitalisation. Si le dispositif France Num occupe ce rôle dans la transition numérique des entreprises, Keobiz se concentre sur une obligation de la loi finances votée en 2020.
« Au 1er juillet 2024, toutes les entreprises devront savoir recevoir des factures sur un format numérique imposé par l’État. En 2026, toutes les entreprises devront émettre leurs factures et recevoir une facture de leur fournisseur sur ce format-là, plus envoyer un état des paiements et des réceptions de paiements de ces factures », expose Hugues Husson.
Pour le président des Activités réglementées de Keobiz, cette mesure tend à encourager cette digitalisation de manière plus sûre et certaine et ainsi améliorer les délais de règlement. « Après il y a une charge administrative qui doit être plutôt chez nous additionnelle », confie-t-il en ajoutant : « Toutes ces factures il va falloir les mettre sous le bon format. Il va falloir déclarer sous les mêmes formats les paiements de chaque facture, de faire des reportings… ».
Au-delà de la transition numérique, Keobiz constate la transition écologique de bâtiment, avec le succès des aides à la rénovation énergétique. Si le cabinet d’expertise comptable n’est pas encore proactif sur les démarches de demandes d’aides, il s’agit sûrement d’un terrain de déploiement de son offre.
Photo de Une : LinkedIn - Hugues Husson