Fluidifier l’approvisionnement en pièces métalliques avec Tolery
Les pénuries et l’inflation des prix des matières premières se poursuivent, y compris pour l’acier et autres pièces métalliques. Une perte pour le BTP pour qui ces ressources sont importantes, notamment dans le gros-œuvre, et pour la construction d’équipements de chauffage.
L’urgence de redynamiser l’industrie sidérurgique française se fait donc sentir. C’est dans cette idée que la plateforme de commande Tolery est née. Son ambition ? « Devenir leader du marché de la sous-traitance industrielle, secteur éclaté actuellement, en proposant une offre de grande qualité, accessible, simple, rapide et intuitive, et de privilégier les acteurs locaux (tôleries proches des clients)», nous résume Arthur Mallet, co-fondateur de Tolery.
Des clients BTP divers : architectes, ingénieurs, acheteurs…
À l’heure où les commandes et devis prennent du temps à arriver, les démarches administratives lourdes et la qualité des pièces discutables, Tolery tend à mettre un grand coup dans la fourmilière.
« Nous sourçons et auditons des tôleries réparties sur toute la France afin de couvrir l’ensemble du territoire. La plateforme est 100 % française. Les commandes réalisées sur la plateforme sont disponibles à nos tôleries partenaires, qui sont libres de les accepter en fonction de leurs spécificités et secteur géographique. Pour les clients c’est également très simple : ils chargent leur fichier CAO (dxf, step), configurent leurs besoins (quantité, matière…), obtiennent instantanément leur devis et peuvent passer commande directement », nous détaille Arthur Mallet.
À cela s’ajoute la possibilité de suivre, directement depuis la plateforme, les commandes et gérer ses documents administratifs (tracking livraison, bon de commande, bon de livraison, facture...).
Autre qualité vantée par Tolery : son réseau de tôleries françaises, capables de réaliser des pièces métalliques sur-mesure, en petites, moyennes et grandes séries. Les savoirs-faire pratiqués sont variés : découpe laser de la tôle et des tubes (acier, inox et aluminium), opérations d'usinage, pliage, thermolaquage et soudure. Et ce dans le respect des normes ISO et environnementales (contrôle qualité & politique RSE).
Gratuite et sans engagement, l’inscription sur Tolery donne accès à une plateforme multi-comptes sécurisée, à une bibliothèque de pièces dédiée et à un support client. L’interface propose également une politique stricte d'assurance qualité qui garantit des pièces parfaitement réalisées selon les plans fournis.
D’autant que l’offre de Tolery est déclinée selon le délai de livraison souhaité par le client.
« Actuellement nous comptons plus de 1 800 professionnels sur la plateforme. Je ne serais pas vous dire combien sont du BTP mais nous en avons pas mal, ça va des architectes aux maîtres d’œuvre, en passant par les ingénieurs et acheteurs », observe le co-fondateur de Tolery. Quant aux pièces demandées par le BTP : « C’est assez varié, de la simple platine à la tôle perforée pour des garde-corps, par exemple », abonde-t-il.
La guerre en Ukraine ajoute du plomb dans l'aile sidérurgique
Si Tolery tend à réduire les délais de production et optimiser les coûts de ses clients, la plateforme n’est pas à l’abri des pénuries et de l’inflation des prix de l’acier, ravivée par le conflit russo-ukrainien.
« Oui, les prix matières ont littéralement flambé, de près de 40 % pour certaines matières depuis la fin de l’année dernière (et elles avaient déjà fortement augmenté avec la crise sanitaire du fait des ruptures de fabrication et d’approvisionnement liées aux confinements), et les délais d’approvisionnement se sont rallongés », nous confirme Arthur Mallet.
« Sur la plateforme, nous avons enlevé certaines matières également qui sont plus rares à trouver. De plus, les tôleries achètent moins de stock de peur que les prix baissent et se retrouvent à vendre à perte. Surtout que de nombreuses matières viennent d’Ukraine et de Russie, donc cela a un impact direct. Mais la force de Tolery est d’avoir grâce à notre réseau de partenaires, des ressources constantes quelles que soient les matières : inox, aluminium et acier », poursuit-il.
Cependant, cela suffit-il à contrer la compétitivité des pièces importées ? D’ailleurs, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’écart entre le prix des pièces métalliques importées ou celles proposées dans les tôleries françaises partenaires de Tolery.
« Tout dépend d’où vous importez vos pièces. Si c’est dans un pays qui produit de la matière première ou non, du taux horaire des opérateurs... Le coût du transport doit en tout cas être nettement plus important, dont le coût carbone. Si certaines pièces sont produites en Chine, la qualité ne sera pas pareille non plus, tout comme la matière première, sans parler du savoir-faire technique des opérateurs et des experts méthodes, notamment en termes de pliage », compare son co-fondateur.
En outre, les pénuries dans les tôleries françaises n’impliquent pas uniquement le métal, mais aussi l’énergie. « Oui fatalement, pour produire, les tôleries ont besoin d’électricité, pour livrer les pièces il faut des transporteurs », affirme Arthur Mallet.
« Mais la France est un pays qui reste malgré tout moins dépendant en énergie que d’autres en Europe comme l’Allemagne par exemple et donc l’impact, bien que fort, sera peut-être moindre par rapport à d’autres. Mais cela souligne le fait que nous devons avoir plus d'indépendance énergétique et une réolocalisation de la production. Cela s’est vu avec la crise sanitaire et ça se confirme avec le conflit actuel. Il y a une urgence de (re)travailler en local, favoriser les circuits-courts et mettre en avant le savoir-faire de nos tôleries », nuance-t-il.
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Tolery