Du bon usage de la tech et de la data dans le BTP
Ce vendredi 9 septembre, le grand dossier des Rendez-vous du Mondial du Bâtiment portait sur la tech dans le bâtiment.
Pour ce débat, Emmanuelle Patte, architecte chez Méandre etc’, Philippe Bihouix, directeur adjoint de l’AREP, François Desgardin, directeur des nouvelles offres et de l’innovation du groupe Nexity, et Nicolas Régnier, CEO de Data Soluce, étaient invités.
Les discussions ont confrontés les « pro-tech » et les « pro-low tech », mais les intervenants se sont accordés sur un point : la nécessité de faire un usage raisonné de la tech et de la data. C’est-à-dire exploiter et traiter intelligemment les données, et ne pas juste produire de la data sans aucun objectif.
« Trop de data tue la data », a reconnu Nicolas Régnier, CEO de Data Soluce, qui promeut pourtant des solutions numériques visant à mieux gérer le parc immobilier, notamment grâce aux jumeaux numériques. Pour lui, la tech doit surtout servir à améliorer la productivité dans le secteur du BTP, et à atteindre les objectifs de transition écologique, alors que l’objectif est de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030. L’idée étant notamment d’utiliser les données pour suivre les consommations énergétiques et réaliser des économies d’énergie.
Philippe Bihouix, directeur adjoint de l’AREP, parle de son côté de « techno-discernement », c’est-à-dire d’installer les bons capteurs et les bons logiciels au bon endroit.
Le low tech comme démarche architecturale
Emmanuelle Patte, architecte chez Méandre etc’, prône pour sa part le « low tech ». « Dans low tech, il y a bien tech. Mais le low tech remet les pieds sur terre », résume-t-elle.
« Pour moi le low tech, ça commence par l’intelligence des personnes, des usagers, des concepteurs, des constructeurs, plutôt que d’être juste dépendants d’une technologie qu’on ne maîtrise pas. C’est avant tout une démarche de prendre en compte ce qu’on a ici et maintenant. Il faut regarder le paysage, les usages, les personnes qui sont là, les compétences, les matériaux… donc c’est vraiment être attentifs aux perceptions qu’on a », définit l’architecte, qui défend une architecture bioclimatique qui s’adapte au site et aux personnes.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock