1,5 million de bâtiments tertiaires équipés par iQspot
Fondée en 2015, l’entreprise iQspot réalise des installations de capteurs IoT, pour collecter et analyser en temps réel les données énergétiques dans l’immobilier tertiaire.
Depuis février 2021, les 1 million m² de surface couverte par la solution sont montés à 1,5 million m², soit +200 % de bâtiments équipés ces trois dernières années. Ainsi, les capteurs ont pu traquer le gaspillage énergétique et réduire d’environ 16 % les consommations en moyenne.
Des ressources utiles pour conseiller les gestionnaires multi-techniques et les bureaux d’études sur d’éventuels réflexes voire installations, dans le but de réguler la consommation énergétique du bâti.
Le déploiement de capteurs poussé par le décret tertiaire
Une des clés de la notoriété grandissante des capteurs IoT d’iQspot, c’est l’incitation instaurée par le décret tertiaire. Pour rappel, ce texte de la loi ELAN vise à réduire les consommations énergétiques du parc tertiaire français, plus précisément de 40 % d'ici 2030, de 50 % d'ici 2040, et de 60 % d'ici 2050.
L’obligation concerne les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m2, et compte entraîner une baisse des factures d'énergie pour les occupants et locataires. Une urgence d'ordre climatique, renforcée par le dernier rapport du GIEC.
« Il y a une vraie prise de conscience, de l’immobilier en particulier, mais un peu de toute la société, sur ces enjeux environnementaux, qu’il faut faire quelque chose pour limiter l’impact (…) Donc les investisseurs immobiliers, ceux avec qui on travaille, nos clients, prennent de plus en plus à bras le corps la problématique, et mettent en œuvre des actions ou des démarches visant à limiter leur empreinte carbone », reconnaît Julien Bruneau, co-fondateur d’iQspot.
La crise COVID-19 et la guerre en Ukraine, deux autres catalyseurs de l’activité d’iQspot
Mais depuis la promulgation du décret tertiaire en 2019, d’autres enjeux sont venus s’ajouter dans l’activité d’iQSpot, notamment durant la crise COVID-19.
« Les bureaux n’étaient plus utilisés, mais les bâtiments consommaient quand même. Les gens se sont rendus compte qu’il y avait des choses à faire sur les immeubles, pour optimiser leur fonctionnement et ne pas payer les factures inutilement, lorsque les bâtiments étaient inoccupés », nous développe Julien Bruneau.
D’ailleurs, les produits et services proposés d’iQspot tendent à répondre au label Investissement socialement durables (ISR). « Il y a une version immobilière de ce label ISR. Et dans cadre-là, l’énergie, l’eau, forcément, sont très pris en compte. Il y a besoin de suivre, d’avoir des indicateurs année après année sur ces sujets-là et de montrer des actions correctives, pour améliorer la trajectoire de ces indicateurs (…) », nous décrypte le co-fondateur d’iQspot.
« Et courant 2021, on a sorti une option qui permet de suivre la qualité de l’air dans les immeubles : température, humidité, niveau de CO2, luminosité. Un ensemble d’indicateurs qui permettent de savoir dans différents lots, si le propriétaire propose un bâtiment confortable en premier lieu, et en plus c’est quelque chose qui est demandé, généralement, dans les labels ISR », nous détaille l’intéressé.
Sans compter la flambée du prix des énergies, aggravée par la guerre en Ukraine, qui a tendance rendre l’offre de produits et services d’iQspot plus « percutante ».
Cap vers les marchés tertiaires publics ?
« Il y a 1 milliard de m2 de tertiaire en France concernés par le décret tertiaire, avec un peu près moitié-moitié entre le tertiaire public et le tertiaire privé », nous expose Julien Bruneau. « Donc à court-terme, on vise d’être au moins à 2 millions de m2 pour la fin de l’année, et a minima, on aimerait doubler cette superficie-là, vu l’attraction du marché en fin 2023 », nous confie-t-il.
Un objectif qu’iQspot espère atteindre grâce à ses clients privés, bien que l’entreprise caresse l’idée de s’ouvrir davantage au public. « D’autant plus qu’avec le plan France Relance, il y a pas mal d’investissements faits pour diminuer l’empreinte carbone du tertiaire public et où il y a de belles choses à faire. Ça fera partie des axes commerciaux qu’on étudiera, mais plutôt en 2023 », nous déclare Julien Bruneau.
Étudier est le mot, car selon le co-fondateur d’iQspot, le marché du tertiaire public diffère du tertiaire privé. Pour preuve : les collectivités marchent beaucoup à l’appel d’offres et comprennent davantage de collaborateurs et services spécialisés, qu’un investisseur privé unique. Affaire à suivre donc...
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : iQspot