Orus, société de services et de conseils immobiliers vient de développer une application, permettant de visualiser les terrains à bâtir d'une ville, et de calculer automatiquement leur potentiel de surface plancher. Cette initiative destinée aux professionnels de l'immobilier est soutenue par le Pays d'Aix Développement et la FrenchTech. Interview de Jérôme Lécubin, co-fondateur d’Orus.
Quatre entrepreneurs aixois veulent rendre la recherche de gisements fonciers plus simple et plus rapide pour les professionnels de l'immobilier. Jean-Loïc Burguiere, développeur foncier et monteur d’opérations immobilières, Jérôme Lécubin, architecte, Alexandre Contencin, professionnel de la communication immobilière et Ianne Kinda, ingénieur informatique se sont lancés il y a 5 ans dans le développement d'une interface baptisée Orus. Une interface qui a notamment reçu le soutien du Pays d’Aix Développement et de la FrenchTech.
Comment ça marche ?
Aujourd'hui, l’information sur le potentiel de la surface de plancher nécessite le recoupement d’informations cadastrales, urbanistiques, techniques et juridiques, voire aussi le concours d’un architecte. Ces démarches souvent fastidieuses prennent du temps, une dizaine de jours environ.
Avec cette nouvelle interface, quelques clics suffisent pour accéder à l'ensemble de ces informations. Concrètement, Orus est un agrégateur de données cartographiques et de statistiques urbanistiques et foncières. Mais contrairement à d'autres solutions, il combine un algorithme propriétaire de calcul automatique d’emprise au sol constructible, adossé à un logiciel SIG (Système d’Information Géographique). Ce dernier permet de traiter une ou plusieurs parcelles en fonction du type de produit (logements, bureaux, commerces, hôtellerie...). Orus calcule alors automatiquement et instantanément les droits à bâtir.
En ligne sur abonnement
L’application est destinée aux professionnels de l’immobilier comme les promoteurs, les agents immobiliers ou les notaires et aux collectivités territoriales, amenés à faire des recherches massives de gisements fonciers au gré d’un contexte urbanistique technique, environnemental et juridique complexe et évolutif (PLU, PADD, PLH, SCOT...). Elle est accessible en ligne, sur abonnement mensuel.
Trois questions à Jérôme Lécubin, co-fondateur d’Orus
D'où vous est venue l'idée de cette application web ? Dans le cadre de mon travail d'architecte, j'ai collaboré avec de nombreux promoteurs et développeurs fonciers. A chaque projet, je devais traiter à la main chaque parcelle pour estimer les droits à bâtir. Puis, j'ai rencontré Jean-Loïc qui venait d'entrer dans le monde immobilier suite à une reconversion professionnelle. Venant de la grande distribution, il a eu un choc en se rendant compte de la complexité de la procédure, alors même que le monde professionnel qu'il venait de quitter était très enclin à créer des outils pour tout optimiser. D'où l'idée de cette application. Nous nous sommes ensuite entourés d'autres professionnels, notamment en informatique, pour la développer. Comment allez-vous assurer la mise à jour régulière de l'interface ? Nous sommes constamment en veille sur l'ensemble des publications officielles, ainsi que les permis de construire déposés et obtenus. Cela nous laisse 3 à 6 mois d'avance pour toute modification, ce qui nous permet d'anticiper l'impact des décisions administrations sur les gisements fonciers. Ensuite, nous vérifions et validons l'information avant de redessiner tous les éléments graphiques selon notre charte et notre process. C'est l'un de nos engagements, pour garantir la fiabilité des recherches de nos utilisateurs. Quelles sont les prochaines étapes de développement d'Orus ? Avec notre équipe composée de 10 personnes, nous travaillons au développement de la cartographie. Actuellement, notre solution couvre 6 villes françaises : Marseille, Nice, Montpellier, Aix-en-Provence, Toulon et Martigues. D'ici la fin du premier semestre, nous allons intégrer 34 nouvelles agglomérations dont Paris, Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Toulouse. L'application est commercialisée depuis trois mois maintenant et rencontre déjà son public, dont des gros promoteurs nationaux. Elle est également en responsive design pour permettre une lecture sur tablette. Enfin, le droit à bâtir offre de multiples possibilités de traitement par la suite. Par exemple, développer et peaufiner la recherche de gisements fonciers.
Propos recueillis par Claire Thibault |