Vers une modification de la régulation du PVC aux États-Unis ?
Se dirige-t-on vers une interdiction complète du PVC aux États-Unis ? Les autorités fédérales américaines ont ouvert une procédure qui pourrait peut-être modifier la régulation de ce polymère sur leur territoire.
Matériel du quotidien utilisé des tuyaux de plomberie aux disques vinyle, le chlorure de vinyle, qui compose le PVC, est déjà classé cancérigène et est interdit notamment dans les cosmétiques ou les médicaments. Il reste néanmoins largement utilisé dans la fabrication de fenêtres ou d’emballages, malgré de nombreuses restrictions un peu partout dans le monde.
L’annonce de ce jeudi 14 décembre porte sur l’étude approfondie de cinq composés chimiques, dont le chlorure de vinyle. Une décision dont se félicite l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA), et « qui s’insère dans la promesse » de l’administration du président Joe Biden de « répondre aux expositions environnementales et toxiques », selon le communiqué de l'organisation.
Il s’agit d’« une première étape, mais nous attendions cette première étape depuis des décennies », a réagi auprès de l’AFP Judith Enck, présidente de l’association Beyond Plastics.
Un polymère néfaste pour la santé et l’environnement
L’étude de ces cinq produits se déroulera sur un an. À l’issue de celle-ci, l’EPA décidera de mettre en place, ou non, de nouvelles régulations, qui pourraient aller jusqu’à une interdiction complète. « Le chlorure de vinyle peut déclencher une avalanche de problèmes de santé, dont des cancers du foie, du cerveau et des poumons, des leucémies, des lymphomes… » a déclaré Cynthia Palmer, spécialiste de la question pour l’organisation Moms Clean Air Force.
En octobre, dans un communiqué précédant l’annonce, le Vinyl Institute, qui représente cette industrie, avait salué une décision qui « assurera que la production de chlorure de vinyle et de PVC est sûre ».
En mars dernier, dans l’Ohio, le déraillement d’un train puis l’incendie de wagons transportant du chlorure de vinyle avait conduit à quelque 2 000 évacuations et font encore craindre de graves conséquences environnementales.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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