Vers l’annulation de la mise en œuvre expérimentale de l’encadrement des loyers
Or, le 16 mars dernier, le Conseil d’État a tout simplement annulé la décision de l’ancien chef du gouvernement, arguant que l’expérimentation n’était pas prévue par la loi elle-même. Une résolution bien accueillie, y compris au sein du gouvernement.
Une décision « conforme à l’esprit de la loi »
L’actuelle ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a notamment salué cette décision « conforme à l’esprit de la loi », précisant que cette dernière « est d’ores et déjà appliquée » et que « la possibilité d’encadrement pour les 28 territoires identifiés pour la loi ALUR » a été rouverte.À titre d’exemple, l’encadrement des loyers est effectif depuis le 1er février dernier à Lille et sera également étendu aux 412 communes de l’agglomération parisienne en 2018. Emmanuelle Cosse a par ailleurs invité « toutes les agglomérations concernées par la loi ALUR […] à la saisir en ce sens d’une demande d’agrément de leurs observatoires locaux des loyers ».
L’association Bail à part jubile
La décision du Conseil d’État fait également l’unanimité auprès de l’association « Bail à part, tremplin pour le logement », qui militait justement pour que l’« excès de pouvoir » de Manuel Valls soit réprimé.« Il est paradoxal de devoir aller en justice pour faire confirmer l’une des rares avancées sociales […] du quinquennat Hollande. En tout cas, c’est un bel anniversaire pour la loi, qui aura trois ans demain [vendredi 17 mars, ndlr] », a notamment déclaré Julien Bayon, président de l’organisme et proche de Cécile Duflot. « C’est une victoire pour tous les locataires modestes qui paient les loyers les plus chers au m2, avec des petits revenus », a-t-il ajouté.
Les magistrats ayant finalement donné raison à l’association, cette dernière devrait recevoir quelques 3 000 euros d’indemnisation de la part de l’État.
F.C (avec AFP)
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