Transition énergétique : fin du débat, début des doutes
« Le rapport final sur la transition énergétique validé ce jeudi confirme le renforcement des prérogatives des collectivités territoriales en matière de politique énergétique », soulignent dans un communiqué les maires des Grandes Villes.
Plusieurs avancées peuvent être saluées, selon les associations représentant les collectivités françaises. Ainsi le rapport propose de « faire de la décentralisation un moteur de la transition énergétique, du développement économique local et de l’innovation ».
La transition énergétique passe aussi par la nécessité de « renforcer la cohérence et la prescriptivité de la planification énergétique territoriale (Schémas régionaux Climat Air Energie, Plans Climat Energie Territoriaux) ». Egalement de « développer un réseau de proximité de guichet unique de la rénovation thermique » et « mettre en œuvre un vrai service public local de lutte contre la précarité énergétique ».
Une énergie décentralisée et des projets citoyens
Il faudra aussi « encourager le développement de la production décentralisée d’énergie » en favorisant notamment les projets citoyens, coopératifs ou impliquant des collectivités.
Enfin « renforcer le rôle des collectivités dans l'exercice du service public de la distribution d'énergie (notamment de gaz et d'électricité) en donnant davantage de moyens au contrôle et à l'initiative locale ».
Et ainsi privilégier le développement des réseaux de chaleur, alimentés par des énergies renouvelables, avec le renforcement du fonds chaleur et la création d'un fonds de mobilisation de la biomasse.
Repenser la fiscalité de la rénovation énergétique
Des aspects essentiels à une politique de long terme sont néanmoins absents. « Ainsi, l'établissement d'un chiffrage clair des besoins suppose-t-il de restructurer toute la filière de la rénovation énergétique », écrit Le Monde.
« Pour l'heure, les acteurs sont nombreux et les offres difficilement différenciables : la qualité et les coûts des services pratiqués dans les filières de la rénovation énergétique sont impossibles à évaluer, faute d'un organisme régulateur indépendant », poursuit le quotidien.
Il est « impératif de repenser la fiscalité et la tarification de la rénovation énergétique. Seule la vérité sur les prix de l'énergie, maintenus artificiellement bas par l'usage de prix régulés, permettra d'inciter à la réduction de la consommation ».
Des industriels français ballottés par les politiques
Angela Merkel n'a eu besoin que de deux mois, au printemps 2011, pour amorcer le virage énergétique qui a conduit l'Allemagne à tourner le dos au nucléaire, en planifiant la montée en puissance des énergies renouvelables, note pour sa part Les Echos.
« Une décision sans doute trop brutale, prise sans avoir consulté ses partenaires européens, mais qui a eu au moins le mérite de tracer une ligne claire. En particulier pour les industriels du pays. A mille lieues de ces choix assumés, les acteurs français de l'énergie sont ballottés de table ronde en éléments de langage », conclut le quotidien économique.
L.P
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