Alors que Jean-Marc Ayrault présentait ce mercredi en Conseil des ministres son projet de loi pour les retraites, le nouveau président du Medef Pierre Gattaz a exprimé son inquiètude et ses doutes quant au compte pénibilité prévu par ce texte, qui sera discuté à l’Assemblée nationale à partir du 7 octobre.
Créer un compte pénibilité, c’est « ouvrir une boîte de Pandore de façon improvisée », a déclaré Pierre Gattaz lors de sa première conférence de presse mensuelle depuis son accession à la tête du Medef.
Craignant « le syndrome 35 heures », le successeur de Laurence Parisot a qualifié le projet de réforme des retraites du gouvernement d’« occasion totalement manquée ». Il y aurait selon lui de fortes chances « de se retrouver dans deux ans à retravailler le sujet ».
Pierre Gattaz a également affirmé être « abasourdi » par le chiffre de « 20% des salariés » concernés par les métiers pénibles, avancé par la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine.
La retraite « n’a rien à voir avec la pénibilité, (...) ce sujet doit être traité indépendamment par les partenaires sociaux, dans les branches, dans les entreprises », a estimé le président du Medef.
L’Etat participera au financement
La réforme vise à permettre aux salariés exerçant des métiers pénibles de se reconvertir ou partir plus tôt à la retraite.
Depuis la mise en place du dispositif de départ à la retraite pour pénibilité, au 1er juillet 2011, seules 5.366 personnes en ont bénéficié, selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav).
Le projet de loi pour la réforme des retraites était présenté en Conseil des ministres ce mercredi 18 septembre. Il sera discuté à l’Assemblée nationale à partir du 7 octobre.
L.P (source BFM TV)
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