Remaniement : Guillaume Kasbarian, nouveau ministre délégué au Logement
Un mois après la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre et de 14 ministres « de premier plan », les noms des 21 autres ministres formant le nouveau gouvernement ont été dévoilés ce 8 février.
Le nouveau ministre du Logement auteur de la loi « anti-squat »
En pleine crise du logement, les acteurs du secteur – et notamment l’Alliance pour le Logement – se désolaient ne plus avoir de ministre.
Ces derniers pourront désormais adresser leurs doléances à Guillaume Kasbarian, député Renaissance d’Eure-et-Loir, qui devient le nouveau ministre délégué au Logement.
Guillaume Kasbarian est notamment connu pour sa loi « anti-squat », instaurant des sanctions plus sévères contre les squatteurs, allant jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, et vivement critiquée par la gauche.
À seulement 36 ans, le nouveau ministre délégué au Logement dispose d’un CV déjà bien rempli. Élu député Renaissance de la 1ère circonscription d’Eure-et-Loir (28) lors des élections législatives de juin 2017, il devient ensuite président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale en juin 2022.
Il prend la relève de Patrice Vergriete, resté en poste seulement 6 mois, et n’ayant pas vraiment répondu aux attentes du secteur dans le contexte de crise du logement. Patrice Vergriete ne quitte toutefois pas le gouvernement, puisqu’il devient ministre des Transports, succédant à Clément Beaune.
Aussitôt nommé, aussitôt interpellé par l’Alliance pour le Logement
À l’issue de cette nomination, les différentes fédérations de l’immobilier et du bâtiment n’ont pas attendu pour interpeller le nouveau ministre sur l’urgence de la situation.
« L’Alliance pour le logement, qui a fait des propositions depuis longtemps, attend du nouveau ministre du Logement des décisions fortes et immédiates (…) Les membres de l’Alliance demandent la mise en place d’une véritable politique nationale du logement et sont disponibles pour rencontrer collégialement dès aujourd’hui le ministre », a immédiatement réagi l’Alliance pour le Logement, dont font partie la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI).
« Le secteur doit affronter une crise sans précédent dans la construction neuve et une baisse continuelle de l’activité de rénovation depuis plus d’un an alors que les besoins sont immenses », a de son côté rappelé la CAPEB.
« Nous espérons un rendez-vous au plus tôt afin de connaitre sa feuille de route et pour évoquer avec lui la situation du logement, et la première des urgences : soutenir le parcours résidentiel des Français, avec l’accession à la propriété mais aussi le secteur locatif. Il n’y a plus de temps à perdre », a quant à lui estimé Loïc Cantin, président de la FNAIM.
À gauche, la nomination de ce ministre considéré comme libéral inquiète, notamment les acteurs du logement social. C’est le cas d’Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH), qui avait déjà appelé Gabriel Attal à « ne pas réformer la loi SRU ». « Ce que j'attends, c'est de savoir comment notre ministre va nous aider à faire face à la crise du logement et à produire plus de logements sociaux », a-t-elle déclaré à l’issue de la nomination de Guillaume Kasbarian.
Claire Lemonnier
Photo de une : X – Guillaume Kasbarian