Réduction du budget MaPrimeRénov’ : l’UFME relance sur l’intérêt de la fenêtre
Le 18 février dernier, un rabotage de l’aide MaPrimeRénov’ a été annoncé par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. En chiffres : 1 milliard d’euros de budget en moins, pour économiser 10 milliards d’euros, et ainsi rattraper la croissance du PIB français revue à la baisse.
Dans le bâtiment, les réactions fusent. Indignation au sein de la Fédération française du bâtiment (FFB). Chez la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), on craint une baisse du pouvoir d’achat des ménages, tout en encourageant une révision du dispositif.
Chez l’Union des Fabricants de MEnuiseries (UFME), place à la surprise, alors que ses « adhérents encouragent la rénovation des passoires thermiques. Cette annonce de réduction du budget peut aussi être déstabilisante pour les ménages français qui se noient déjà dans la complexité du dispositif des aides à la rénovation énergétique », déplore son président Bruno Cadudal.
« Réorienter l’effort budgétaire consenti vers la fenêtre »
Toutefois, l’UFME salue «l’effort budgétaire consenti, avec une progression de 600 millions d’euros de l’enveloppe en 2024. Alors même qu’en 2023, 300 millions d’euros n’ont pas été utilisés », selon M. Cadudal.
Et prêcher sa paroisse, en rappelant une proposition déjà proposée par l’union, dans une lettre ouverte adressée au Président de la République Emmanuel Macron : « réorienter l’effort budgétaire consenti vers la fenêtre ». Comme un écho à la réaction de la CAPEB, il ne s’inquiète pas tant de cet abattement budgétaire, mais plutôt del’absence de mesures favorisant la fenêtre dans la politique de rénovation énergétique.
« Seulement 7 % des aides sont accordées au remplacement des parois vitrées. Pourtant, le remplacement des fenêtres joue un rôle essentiel dans la réduction de la consommation d’énergies primaires. Il pourrait aussi constituer un moteur puissant pour embarquer les propriétaires dans les parcours de rénovation globale », rappelle le président de l’UFME.
Il convient donc selon lui de revaloriser le place de la fenêtre dans « lutter efficacement contre les passoires et les bouilloires thermiques », dans les aides. Cela permettrait notamment de réduire le reste à charge des ménages sur ce poste de travaux.
L’UFME appelle également à la prise en compte, dans le dispositif, du remplacement des fenêtres équipées de double vitrage, de première génération fabriquées avant 2000. Elle préconise également la TVA à 5,5 % pour la pose de fenêtres performantes.
Alors que la réforme MaPrimeRénov’ privilégie la rénovation globalel’UFME recommande de supprimer la critère du multigestes, et de soutenir un phasage des travaux.
Virginie Kroun
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