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RE2020 : un rendez-vous « manqué » selon la Capeb

Publié le 08 décembre 2020

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Dans un récent communiqué, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) revient sur les arbitrages de la RE2020, une réglementation qui, en l’état actuel, « va mettre à mal plusieurs filières », estime le syndicat. Pour justifier les mesures envisagées par le Gouvernement, la Capeb demande que des études d’impact économique et technique soient réalisées.
RE2020 : un rendez-vous « manqué » selon la Capeb - Batiweb

Au lendemain des annonces réalisées par le Gouvernement, Jean-Claude Rancurel, Président des plombiers-chauffagistes de la Capeb s’était exprimé sur l’exclusion du gaz dans la construction neuve de logements individuels dès 2021. Il estimait que l’abandon du gaz était « synonyme d’abandon de la boucle à eau chaude dans les bâtiments ». La mesure « abaissera à coups sûrs la qualité de construction et le confort de vie apporté par la production d’eau chaude sanitaire ». Il pointait le manque de concertation, les annonces n’ayant pas fait l’objet d’une mesure d’impact, ni d’appel à innovation. 

« Ces annonces sont un mauvais message adressé aux installateurs comme aux clients, pour la montée en puissance de l’hybride », avait-il poursuivi, ajoutant : « Depuis deux ans, la volonté de faire évoluer le coefficient d’énergie primaire faisait son chemin, on voit aujourd’hui dans quel but ». « Nous maintenons que nous sommes très attachés à l’offre multi-énergies, qui répond à toutes les situations et tous les chantiers. La Capeb (…) ne peut accepter de perdre, dans ces domaines, ses savoir-faire et compétences ». 

Des études pour justifier les annonces

Dans un récent communiqué, la Capeb souligne que les entreprises du secteur attendaient de la RE2020 qu’elle mette en évidence une qualité globale des bâtiments tant en termes de performances techniques que d’usage, et ce, en utilisant les bons matériaux et les énergies pertinentes au bon endroit. 

L’expérimentation E+C- a permis « de montrer que plusieurs solutions énergétiques ainsi que tous les matériaux pouvaient permettre d’atteindre les performances ambitieuses du label ». La RE2020, telle qu’envisagée, écarte de nombreuses solutions décarbonées, pointe la Capeb, citant l’exemple de la construction en pierre. La future réglementation ne permettrait pas aux maître d’ouvrage de choisir des solutions « qui lui conviennent, quand bien même elles seraient issues de production locale », et bannit des modes constructifs et solutions énergétiques imaginés dans le cadre du label E+C-, « empêchant ainsi ces filières de s’organiser et de continuer d’innover afin de s’adapter aux défis climatiques ». 

Jean-Christophe Repon, Président de la Capeb, déclare : « Nous attendions une réforme intelligente, agile et territoriale, nous avons, au travers des annonces gouvernementales, une posture politique. Le Gouvernement restreint les énergies utilisables et met en avant un seul type de matériau sans aucune considération pour la diversité des situations de construction et sans concertation avec les acteurs du secteur ». 

« La brutalité de ce calendrier va mettre à mal plusieurs filières, ne laissant que très peu de possibilité d’adaptation à celles-ci pour faire face à ces mutations. Ces décisions poseraient inéluctablement des questions en matière d’emploi et d’impact économique pour de nombreuses entreprises », pointe-t-il. « Nous rappelons l’importance du bon matériau au bon endroit, nous rappelons la diversité de nos territoires et notre filière de proximité, nous rappelons que l’approche à privilégier est le développement de solutions énergétiques hybrides, nous rappelons enfin que la meilleure énergie, c’est celle non consommée »

S’agissant des solutions biénergie, la Capeb estime en effet qu’elles constituent « un optimum technico-économique en associant deux technologies performantes : une pompe à chaleur et une chaudière à très haute performance énergétique ». Un équipement qui permet de solliciter « la meilleure énergie au meilleur moment ». « Avec le seuil maximal d’émission de CO2 des consommations énergétiques annoncé par le gouvernement, il est surprenant de constater que dans certains cas de figure, les équipements hybrides seront bannis des maisons individuelles neuves ». 

La Capeb appelle ainsi les pouvoirs publics à réaliser des études d’impact économique et technique approfondies qui justifieraient les annonces, et notamment les surcoûts de construction engendrés. 

Rose Colombel
Photo de une : ©Adobe Stock

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