Pic de chaleur : les mesures à prendre sur les chantiers
Ce mardi, en raison d’un fort pic de chaleur, le ministère du Travail a rappelé que des mesures s’imposaient aux chefs d’entreprise du BTP pour protéger leurs travailleurs sur les chantiers.
Ces obligations sont celles instaurées par le décret n°2008-1382 du 19 décembre 2008 relatif à la protection des travailleurs exposés à des conditions climatiques particulières. Dans le secteur du BTP, il s’agit notamment de « mettre à disposition des travailleurs un local de repos adapté aux conditions climatiques » ou d’ « aménager le chantier de manière à permettre l’organisation de pauses dans des conditions de sécurité équivalentes ».
Le ministère souligne de manière générale que « la prévention des risques professionnels liés aux grandes chaleurs conjugue des mesures techniques, une organisation du travail adaptée, ainsi que l’information et la formation des salariés, en fonction de l’activité de l’entreprise et des postes de travail. »
4 niveaux d’alerte
Le ministère classe ses recommandations selon les 4 niveaux de vigilance météorologiques :- Niveau 1 : veille saisonnière (carte de vigilance verte)
- Niveau 2 : avertissement de chaleur (carte de vigilance jaune)
- Niveau 3 : alerte canicule (carte de vigilance orange)
- Niveau 4 : mobilisation maximale (carte de vigilance rouge).
En cas de canicule ou de vigilance rouge, les employeurs doivent vérifier que des sources d’eau potable fraîche soient mises à la disposition des salariés à proximité des postes de travail, « en quantité et en qualité suffisante ».
L’OPPBTP rappelle d’ailleurs que « sur les chantiers du BTP, les employeurs sont tenus de mettre à la disposition des travailleurs trois litres d’eau, au moins, par jour et par travailleur (article R. 4534-143 du Code du travail ) ».
Les chefs d’entreprise doivent également vérifier la ventilation des locaux de travail, favoriser l’utilisation d’aides mécaniques ou encore surveiller la température ambiante.
Ils doivent en outre prévoir des pauses régulières et, si nécessaire, aménager les horaires de travail ainsi que l’organisation. « Dans un contexte de grande chaleur, il faut être vigilant quant aux tâches à exécuter. Cela implique par exemple de limiter le travail physique et de réaliser les tâches lourdes tôt le matin (…) ». Il s’agira également de « privilégier le travail d’équipe » et pour limiter le temps d’exposition au soleil « d’effectuer une rotation des tâches lorsque des postes moins exposés en donnent la possibilité », détaille l’OPPBTP.
Les locaux climatisés doivent être évacués « si la température intérieure atteint ou dépasse 34 °C en cas de défaut prolongé du renouvellement d’air (recommandation CNAM R.226) ».
Des salariés informés
Le ministère précise enfin que les employés doivent être informés des moyens de prévention, des signes et symptômes du coup de chaleur et porter des protections individuelles compatibles avec les fortes chaleurs.Il rappelle ainsi les facteurs de risque liés au travail tels que des pauses de récupération insuffisantes, une exposition au soleil pendant les heures les plus chaudes, le port de vêtements de travail empêchant l’évaporation de la sueur ou encore l’utilisation de produits chimiques.
Le ministère conseille aux travailleurs d’adapter leur rythme de travail selon leur « tolérance à la chaleur », de boire l’équivalent d’un verre d’eau toutes les 15 à 20 minutes, de réduire ou différer les efforts physiques intenses, d’éviter toute consommation de boisson alcoolisée ou encore de redoubler de prudence en cas d’antécédents médicaux ou de médication en cours.
La liste des précautions à prendre est détaillée sur le site du ministère du Travail.
R.C
Photo de une : © Fotolia