Performance énergétique : une consultation sur la future norme européenne lancée
AFNOR est en charge de cette mission pour la France et organise une enquête publique pour recueillir l’avis et les recommandations des acteurs concernés par la future norme NF EN ISO 52000-1.
Une démarche essentielle pour élaborer une norme volontaire qui profite à tous, expliquent Johann Zirngibl, chef de mission au CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et Dan Napar, Chieff Technology Officer chez Siemens Building Technologie, tous les deux en charge de plusieurs groupes de travail européens sur le sujet.
Quels seraient les avantages d’une telle norme ?
Dan Napar : Il s’agirait d’une grande avancée. Aujourd’hui, le principe de subsidiarité laisse chacun des 28 états membres de l’UE choisir la manière dont il met en œuvre la directive européenne sur la mesure de la performance énergétique des bâtiments. Trouver un consensus et adopter un langage commun, c’est un gain de transparence et de cohérence.
Johann Zirngibl : L’enjeu économique est important pour les industriels, les bureaux d’études, les architectes,… qui pourraient transposer facilement leurs méthodes de travail d’un pays à l’autre, avec à la clef d’importantes économies d’échelles. Mais aussi pour les pouvoirs publics qui y gagneraient en simplification et transparence.
Dan Napar : Plus généralement, toute la société est concernée. Optimiser la performance énergétique des habitations améliore la santé des résidents, optimiser les immeubles de bureaux renforce la productivité,… Nous sommes face à un enjeu sociétal. Pour la première fois, nous appréhendons la performance d’un bâtiment dans son ensemble, avec des actions concrètes sur l’environnement qui pourront en découler.
Quels sont les principaux défis ?
Johann Zirngibl : D’abord, que tout le monde s’accorde. Ensuite, prendre en compte toutes les dimensions envisageables. Par exemple, mon groupe de travail sur le chauffage s’intéresse entre autres aux chaudières. Pour évaluer leur performance, il nous faut connaître leur fonctionnement et les normes qui les caractérisent. Tout est étroitement lié. Nous devons tenir compte de l’existant pour élaborer de nouveaux textes.
Dan Napar : C’est pour cette raison que les contributions de tous les acteurs concernés de près ou de loin par ce texte sont précieuses. Elles nous permettent de mieux cerner les besoins et attentes du secteur. Un jour ou l’autre, la norme les concernera. Contribuer à son élaboration contribue aussi à ses propres intérêts !
De quelle manière ces contributions seront-elles utilisées ?
Johann Zirngibl : Toutes seront étudiées lors de la commission de normalisation, chargée d’arrêter la position de la France. Le savoir-faire de l’Hexagone en matière de calcul de performance énergétique, prouvé avec la RT 2012, doit être exploité pour nous positionner en leader sur le sujet !