Dans les cadre des actions pour la relance de la construction de logements, une mesure pour revoir le périmètre d’application des mesures de prévention pour la lutte contre les termites, en passant d’un maillage départemental à un maillage communal, a été présentée. Les professionnels du secteur, sachant que l’infestation termite est évolutive dans tout le grand ouest français, s'interrogent sur les bienfaits de cette mesure.
Lorsque des foyers de termites sont identifiés, un arrêté pris par le préfet délimite les communes contaminées ou susceptibles de l’être à court terme. Cependant, bien que le périmètre soit établi à l’échelle des communes, la
réglementation actuelle soumet les bâtiments neufs à des prescriptions spécifiques pour la lutte contre les termites sur la totalité du département dans lequel a été publié un arrêté. «
Cela peut aboutir à un zonage inadapté » précise le ministère dans le détail de ces
mesures de simplification.
La s
implification du dispositif consiste à affiner la maille d’application en le limitant aux communes contaminées ou susceptibles de l’être à court terme et ne plus avoir une approche « administrative » de la zone concernée. Une annonce qui a étonné la plupart des
applicateurs spécialisés dans les traitements anti-termites, comme Julien Drouchaux, porte parole des applicateurs du SNAPB et indépendants qui n'est « pas contre un changement du zonage administratif mais pour qu’il devienne un zonage territorial représentatif de la réelle infestation et non pas simplement communal ».
Par exemple, une commune voisine d’une commune infestée par des
termites ne sera pas concernée par l’obligation de prescriptions alors que cela serait nécessaire, simplement parce qu’elle fait partie d’un autre département. A contrario, une commune située à l’autre extrémité du département par rapport aux communes infestées sera concernée par l’obligation de prescriptions, alors que ce n’est pas forcément nécessaire. «
Cette annonce revient à dire que dans le cas d’une épidémie contagieuse, seul les malades « dépistés » devront se protéger. Où est l’intérêt du consommateur ? Rappelons que le coût du traitement anti termite a baissé de plus de 70% et qu’il peut encore baisser d’au moins 20% de part sa multiplication » prévient
le porte-parole.
Une réunion du «
conseil supérieur de la construction» au sujet de cettemesure de
lutte contre les termites est prévue à l’automne et encore aucun acteur technique ni économique n'a été convié contrairement à l’annonce faite par le ministère. «
Nous demandons à faire parti de cette commission car suite à la concertation du 02 juin avec la DHUP (ndlr :
Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages),nous avons pu constaté la méconnaissance du sujet termite de toute la profession du bâtiment de par les arguments avancés » informe Julien Drouchaux. Voilà qui est dit.
Bruno Poulard
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