Loi SRU : hausse de 68% du nombre de communes carencées en logements sociaux
Rappelons que la loi SRU de 2000 impose aux communes comptant plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France) de disposer d’ici à 2025, de 20% de logements sociaux, un taux relevé à 25% en 2014, excepté pour les communes dont la situation locale ne justifie pas ce renforcement.
Que dit le rapport ? « Alors que 387 communes n’avaient pas satisfait leurs objectifs sur la période 2011-2013, elles sont 649 sur 2014-2016 », soit une hausse de 68%. Sur les 1 161 communes soumises à ce bilan triennal en raison d’une carence en logements sociaux, plus de la moitié (56%) sont donc restées en infraction contre 38% en 2011-2013.
Les régions Ile-de-France et PACA, mauvaises élèves
Parmi elles, 76 sont en Ile-de-France, les plus épinglées étant Chambourcy, Saint-Maur-des-Fossés, Auvers-sur-Oise, Saint-Rémy-Lès-Chevreuse. La région PACA est également en ligne de mire avec 64 communes carencées parmi lesquelles Le Cannet, Mandelieu-la-Napoule ou Saint-Raphaël. L'Auvergne-Rhône-Alpes se distingue aussi avec 32 communes pointées.Présidée par Thierry Repentin, la commission a formulé à Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, un avis sur les propositions émanant des préfets de déclarer « carencées » 233 communes, ce qui les expose à des sanctions financières et à une action coercitive de la part de l’Etat. Les préfets ont proposé d’assortir la carence d’une majoration du prélèvement de 400% pour seulement 8 villes carencées sur 233. Par ailleurs, même carencées, un tiers des communes n’est pas visée par une dite majoration.
D’après une information Europe 1, la commission a demandé à l’Etat de quadrupler les amendes pour les communes récalcitrantes. Elle a recommandé au ministre de « donner sans délai » son accord. La commission a en effet noté un manque de sévérité des préfets qui ne mobilisent pas toujours tout l’éventail des moyens mis à leur disposition, pour contraindre les communes récalcitrantes à respecter la loi. Et ce, malgré la « grande fermeté » exigée d'eux par le gouvernement, dans une instruction du 23 décembre 2016.
Intégrer 50 communes au dispositif
La commission a en outre jugé « indispensable » de déclarer carencées 50 communes supplémentaires « sur lesquelles les dynamiques sont manifestement insuffisante » ou bien n’ayant construits que des logements sociaux aux loyers les moins éloignés du marché libre (dit « PLS »). Parmi elles : Nice, Toulon et Aix-en-Provence. On retrouve aussi Marseille et Montpellier qui n’ont financé respectivement que 20 et 21% de logements les plus sociaux (PLAI).R.C (Avec AFP)
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