Le Parlement européen adopte le label vert pour le gaz et le nucléaire
Le premier rejet par 76 eurodéputés n'aura pas eu raison de l’inclusion du gaz et du nucléaire dans le label vert.
Ce projet de loi, proposé par la Commission européenne fin 2021, a eu le premier feu vert de l’institution courant février. L’adoption a été complétée par celle du Parlement européen, ce mercredi 6 juillet, à 328 voix pour et 278 voix contre.
Un compromis entre énergies « négocié avec précaution »
Pour rappel, l’inclusion de ces énergies dans la taxonomie verte ferait d’elles des énergies « transitoires » et complémentaires aux performances assurées par le renouvelable. Des ressources estimées durables et utiles à la transition énergétique et à l'atteinte des objectifs de neutralité carbone en 2050, fixée à l’échelle européenne. Ainsi les projets liés au gaz et au nucléaire lui donneraient accès aux investissements privés pour leur développement.
Il s’agit donc d’un « fragile compromis négocié avec précaution », a estimé Petr Fiala, Premier ministre tchèque, lors d’un discours devant le Parlement européen. « L'énergie nucléaire et le gaz provenant de pays sûrs seront les seuls moyens pour certains États membres d'atteindre nos objectifs climatiques communs dans les années à venir », a-t-il défendu.
Il faut dire que la Tchéquie comme la France et la Pologne tendent à valoriser le nucléaire, tandis que d’autres préfèrent le gaz (Allemagne, Autriche…). En parallèle, des pays membres de l’UE s’opposent au nucléaire (Allemagne, Espagne, Suède, Autriche, Danemark, Luxembourg, Portugal, Malte...) ou d'autres au gaz (Pays-Bas).
Mais pour confirmer la promulgation du label vert pour le gaz et le nucléaire en janvier 2023, l’adoption du Conseil européen avant ce lundi 11 juillet est nécessaire. Dans ce cas, les opposants au projet de loi n’hésiteront pas à lancer une procédure en justice.
Parmi les eurodéputés français, la colère se fait sentir. En témoigne un tweet de Manon Aubry, élue de gauche, qui décrit cette adoption en faveur gaz et du nucléaire dans le label comme le « vote de la honte ».
Christophe Gudler, eurodéputé français de la délégation Renaissance, réunissant entre autres le MoDem et LREM, voit derrière ce vote une « belle mobilisation et un soulagement pour tous ceux qui veulent atteindre les objectifs du Pacte Vert d'ici 2050 ».
Virginie Kroun
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