La crise financière va donner un coup au Grenelle de l'Environnement ou une belle excuse ?
De lourds enjeux économiques
Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, répète que financer des prêts à taux zéro pour les particuliers décidant de mieux isoler leur logement ou réaliser une ligne de TGV crée de la richesse. Il a même avancé un chiffre de 500.000 créations d'emplois. Mais la crise financière rendra le financement de ces projets encore plus difficile à réaliser. « La crise financière actuelle ne doit pas occulter la crise écologique. Nous avons connu une période de croissance fondée sur l'illusion que les ressources de la planète était illimitées. La France doit prendre les mesures nécessaires », affirmé Eric Diard, secrétaire national UMP en charge de l'écologie.
L'intensité des débats sur l'amendement parlementaire prévoyant d'alléger les exigences pour les habitations utilisant le chauffage électrique montre que les enjeux économiques sont lourds. Les associations de défense de l'environnement mais aussi les professionnels de l'isolation (« Les Echos » du 3 octobre) sont montées au créneau dénonçant une mesure de soutien au nucléaire. Les débats s'annoncent également vifs sur la portée réelle des futures trames vertes visant à protéger la biodiversité. Certains souhaitent que ces zones soient à l'avenir opposables aux grands projets d'infrastructure ou au développement des zones urbaines. Mais d'autres avancent que, pour respecter les objectifs du Grenelle, il faudra continuer de construire des lignes de TGV et de fret ferroviaire.
Nombre d'observateurs aimeraient bien avoir connaissance du projet de loi Grenelle II, texte de mise en application des mesures, que le gouvernement promet de transmettre rapidement au Conseil d'Etat depuis des jours. Une manière de vérifier si les ressources financières prévues seront bien au rendez-vous