La crise fait craindre une recrudescence des loyers impayés
Créé il y a dix jours, l'Observatoire des impayés de loyers et de charges s'est réuni pour la première fois ce lundi 16 novembre, en présence d'Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement.
Lancé le 6 novembre dernier, cet observatoire a pour objectif de recenser les données concernant les impayés sur tout le territoire, et d'aider au mieux les locataires en difficultés pour éviter les expulsions locatives, notamment dans le contexte actuel de crise sanitaire.
« La prévention des expulsions locatives est une de mes priorités, parce qu’elle permet le maintien dans le logement et évite les mises à la rue des personnes précaires. Nous allons dans cet observatoire travailler sur trois points : le partage des données quantitatives sur les impayés afin de pouvoir mieux agir et protéger les personnes en situation de précarité, la prise en compte des nouveaux publics impactés par la crise, et le partenariat avec les collectivités territoriales », a annoncé Emmanuelle Wargon lors de cette première réunion.
Mesurer l'ampleur du phénomène
Les données collectées proviendront des associations de collectivités locales, des associations de défense de locataires et de lutte contre l'exclusion, mais aussi des bailleurs privés et publics, de la Chambre nationale des huissiers de justice, de la Banque de France et d'Action Logement.
Ces informations seront ensuite consolidées tous les mois par la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (DIHAL) et l'Agence nationale d'information sur le logement (ANIL), puis rendues publiques. De cette façon, l'Observatoire pourra quantifier le phénomène, jusqu'ici difficilement mesuré en dehors des procédures d'expulsion, et tenter d'apporter de l'aide aux foyers concernés.
De nouveaux publics touchés par la crise et les risques d'impayés
En effet, depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses personnes ont été impactées par une baisse de revenu, notamment les indépendants, les étudiants, et tous ceux qui n'ont plus d'activité et n'ont pas pu bénéficier du chômage partiel. Dans ce contexte, le gouvernement craint une recrudescence des impayés de loyers, alors qu'en temps de crise, les foyers privilégient en premier lieu le budget alimentaire, quitte à sacrifier le budget logement.
Dans les faits, l'ANIL constate, dans son dernier baromètre, une hausse de 15 % des consultations concernant les impayés de loyers et de charges.
Avec ce nouvel observatoire, le gouvernement entend donc informer les personnes en situation de précarité, mais aussi les nouveaux publics impactés par la crise, et « qui n'ont pas l'habitude de solliciter des services sociaux », leur apporter des solutions, et prévenir les risques d'impayés pour éviter que les foyers ne rentrent dans cette spirale.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock