JO 2024 : l'audience pour travail dissimulé de sans-papiers de nouveau reportée
Dix affaires opposent des travailleurs majoritairement originaires du Mali, qui travaillaient sur les chantiers des Jeux olympiques 2024, à des géants du secteur du BTP tels qu'Eiffage ou Spie Batignolles, ainsi qu'à huit entreprises sous-traitantes. Cependant, un obstacle s'est présenté : « tous les sous-traitants incriminés ont cessé leurs activités », ou sont devenus introuvables depuis le début de l'affaire.
Ce qui a entraîné un nouveau report de l'audience au 13 mars 2024, après un premier renvoi en octobre précédent, le temps que la justice nomme des mandataires judiciaires pour poursuivre la procédure, a expliqué Richard Bloch, défenseur syndical de la CGT, à la suite de l'audience.
La procédure n'aboutira pas avant les Jeux olympiques
Bien que les travailleurs aient depuis été régularisés, le syndicat et ces derniers espèrent que cette démarche judiciaire permettra de faire condamner les géants du bâtiment pour travail dissimulé et de faire admettre la responsabilité des maîtres d'œuvre des futurs sites olympiques, où ces ouvriers ont opéré sans contrat ni fiche de paie.
En raison des renvois successifs, la procédure « n’aboutira pas avant les Jeux olympiques » prévus du 26 juillet au 11 août, a déploré Richard Bloch.
Pendant ce temps, des travailleurs sans-papiers, employés par des entreprises déjà assignées dans ces dossiers, continuent de se manifester auprès de la CGT, selon les dires de Jean-Albert Guidou, responsable du sujet à l'antenne syndicale de Seine-Saint-Denis. « Cela prouve que le réseau continue à fonctionner et que ces travailleurs ne sont que la partie émergée de l'iceberg des sans-papiers employés sur les chantiers olympiques », a-t-il déclaré.
Il y a plus d'un an, le parquet de Bobigny avait lancé une enquête préliminaire, principalement pour « travail dissimulé » et « emploi d'étranger sans titre en bande organisée », suite à des contrôles ayant identifié plusieurs travailleurs en situation irrégulière sur un chantier olympique.
Marie Gérald (Avec l'AFP)
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