A cette occasion, Emmaüs France, le Secours catholique et la Fondation Abbé Pierre ont annoncé la mise en place d'un "comité de surveillance", chargé de voir comment se déroulent les expulsions, ce qui est proposé aux ménages concernés et donner des conseils. Ce comité devait tenir sa première réunion hier après-midi pour mettre en place le réseau permettant de faire remonter les informations, selon Emmaüs.

Cette initiative est notamment une réponse aux annonces de la ministre du Logement Christine Boutin qui a promis que cette année, il n'y aura "plus personne à la rue en conséquence d'une expulsion", et qu'une "solution de remplacement" sera à chaque fois proposée.

100.000 personnes à la rue

Place de la République lundi matin, l'opération a commencé vers 6h - symboliquement l'heure à partir de laquelle les forces de l'ordre peuvent procéder à une expulsion - pour s'achever vers 9h dans le calme. La "trêve hivernale" des expulsions locatives, appliquée chaque année entre le 1er novembre et le 15 mars, a pris fin dimanche à minuit.

"Il y a 100.000 personnes à la rue et la crise économique risque d'avoir pour conséquence qu'il y en aura beaucoup plus. Si on ne fait pas attention, on va avoir une multiplication de drames", a averti le président d'Emmaüs France Christophe Deltombe, qui participait au rassemblement. Il a par ailleurs rappelé qu'il y a en France "1,3 million de personnes en attente d'un logement HLM".

Egalement présent, le porte-parole des Enfants de Don Quichotte Augustin Legrand a fustigé, selon lui, les "déclarations de bonnes intentions" de Mme Boutin "qui font très mal aux intéressés, des familles, des vies brisées, des scolarités foutues en l'air".

Laurent Perrin (source AP)