Emmanuel Macron exclut l’interdiction de chaudières gaz neuves dans l’ancien
Le président Emmanuel Macron a déclaré ce dimanche, à l’occasion d’une interview télévisée sur les chaînes TF1 et France 2, qu’il n’y aurait finalement pas d’interdiction des chaudières gaz.
Pour rappel, en juin, une concertation sur la décarbonation des modes de chauffage était lancée. Parmi les points abordés : l’interdiction progressive d’installation de nouvelles chaudières gaz dans l’ancien, inquiétant notamment les fabricants ou encore l’association Coénove, qui avait alors appelé à soutenir le développement du biogaz, plutôt que l’interdiction de ces équipements.
Cette dernière peut se rassurer, puisque le président de la République a tranché : « Je me suis beaucoup posé la question (…) On n’interdira pas (les chaudières gaz, ndlr) (…) parce qu'on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution ».
« Tripler la production » de pompes à chaleur en France
Emmanuel Macron a toutefois souligné qu’il souhaitait voir se développer le soutien aux pompes à chaleur (PAC), « parce que les pompes à chaleur, c'est intelligent, ça fait des économies d'énergie et ça réduit très fortement les émissions » de CO2, a-t-il argué.
Pour répondre à leur fort développement, le président a assuré que l’objectif était de « tripler la production » en France, avec un objectif de réindustrialisation de l’Hexagone.
Principal frein pour les particuliers : le prix d'un tel équipement, qui – bien que soutenu par MaPrimeRénov’ – coûte le plus souvent entre 10 000 et 20 000 €, soit environ 10 000 € de plus qu’une chaudière gaz.
En finir avec le charbon d’ici 2027
Outre l’évocation des chaudières gaz et pompes à chaleur, le président de la République a également annoncé la fin du charbon d’ici 2027, dans le cadre d’annonces relatives à la planification écologique. « C’est une énergie fossile, et la plus polluante », a-t-il souligné.
Pour faire de la France l’un des premiers pays européens à arrêter ses centrales à charbon, Emmanuel Macron prévoit la conversion des deux dernières centrales à charbon françaises – situées à Cordemais (44) et Saint-Avold (57) – à la biomasse. Fermée début 2022, la centrale à charbon de Saint-Avold avait toutefois finalement été sollicitée l’hiver dernier, en raison de tensions sur le réseau électrique.
Pour rappel, le président Emmanuel Macron avait déjà annoncé son intention de faire sortir la France du charbon d’ici 2022, soit avant la fin de son premier quinquennat. Le président a donc réaffirmé cette volonté, visant cette fois-ci une échéance « d’ici 2027 ».
L’ONG Greenpeace a réagi à cette annonce, affirmant que « La France aurait dû sortir du charbon il y a des années ». « S’il était véritablement ambitieux et précurseur, Emmanuel Macron aurait également annoncé des dates de sortie du pétrole et du gaz fossile », a-t-elle regretté.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock