Clause Molière : Valérie Pécresse persiste et signe !
Début mai, les ministres du Travail, de l'Economie, de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire avaient indiqué dans une instruction interministérielle adressée aux préfets, que toute « Clause Molière », était illégale et devait être « traitée comme telle ».
Une décision que Valérie Pécresse juge comme étant « un petit coup de communication en dénaturant la clause que nous avons votée en Île-de-France, et en faisant croire qu'elle excluait les travailleurs étrangers des chantiers ».
« Cette clause n'interdit pas de ne pas parler français sur les chantiers d'Île-de-France », poursuit-elle, précisant qu'elle vise, au contraire, à « assurer la sécurité sur les chantiers, en exigeant qu'un traducteur soit recruté par la compagnie qui fait le chantier ».
Contre le travail détaché, pas le travailleur
Valérie Pécresse n’a toutefois pas cherché à nier l’une des conséquences principales de cette Clause, pointée du doigt par de nombreux opposants. « Bien évidemment, cela renchérit le coût du travailleur détaché, avec comme conséquence que les PME d'Île-de-France soient incitées à recruter des salariés qui vivent en France et comprennent le français ».« J'assume cette clause, qui permet de rétablir le coût relatif des salariés installés en France par rapport aux travailleurs détachés », insiste-t-elle, réfutant toute accusation de discrimination, avant de la présenter comme un moyen pour la région « de se montrer exemplaire en matière de sécurité des ouvriers et pionnière ».
Des déclarations qui n’ont pas été au goût du groupe écologiste qui s’est exprimé dans un communiqué : « quand une délibération régionale est déclarée illégale, elle doit tout simplement être annulée. Mme Pécresse s'inscrit délibérément dans une posture de discrimination et attend que ce soit les entreprises elles-mêmes qui attaquent la délibération en justice. Nous attendons de l'Etat qu'il fasse appliquer sa décision à la Région Île-de-France. Rapidement. »
F.T (avec AFP)
Photo de Une : @vpecresse (Twitter)