Apprentissage : le gouvernement accepte de nouveaux niveaux de prise en charge
En juin dernier, le gouvernement s'apprêtait à réduire drastiquement les dépenses pour le domaine de l’apprentissage, et de mettre fin au « quoi qu’il en coûte » dans le secteur. Une décision qui avait vivement fait réagir l’Union des entreprises de proximité (U2P), déclarant que le gouvernement « ne respectait pas » les préconisations des branches professionnelles, comme le prévoit la loi du 5 septembre 2018, qui avait complètement libéralisé le marché.
Le 30 juin dernier, les représentants de l’U2P au Conseil d’administration de France compétences, l'instance gouvernementale de la formation professionnelle et de l'apprentissage, avaient ainsi voté contre la mesure de réduction de 10 %, en deux fois, des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage.
A la suite de ces protestations, le ministère du Travail a finalement accepté de revoir, pour certaines formations en apprentissage, son projet de baisse des financements.
Aujourd’hui, il convient d’examiner si les nouveaux niveaux de prise en charge proposés « correspondent bien aux coûts définis par les branches professionnelles et si ce travail de vérification doit se limiter aux 275 certifications identifiées par le gouvernement sur un total de 3289 », explique l’U2P dans un communiqué. Cet arrêté permettra une entrée en vigueur de ces montants au 1er septembre, pour une application à tous les contrats d’apprentissage conclus à partir de cette date.
Poursuivre le développement de la filière, une « nécessité » selon l'U2P
Il faut dire que ces deux dernières années l'intérêt pour la voie par apprentissage a considérablement augmenté. Comme en témoignent les derniers chiffres du Ministère du Travail : plus de 730 000 contrats ont été signés en 2021 (+37 % par rapport à 2020), dont 28 % dans le domaine de l'artisanat et en majeure partie dans le BTP, selon le dernier baromètre publié par ISM-MAAF.
Des chiffres en cohérence avec les ambitions de l’U2P. L'union réaffirme la nécessité de poursuivre le développement de cette filière de formation initiale qui « favorise l’accès à l’emploi et qui limite les pénuries de salariés ». Pour cela, elle demande que le financement de l’apprentissage soit sécurisé en s’appuyant sur une série de mesures, telles que :
- Les entreprises de tous les secteurs qui emploient des apprentis contribuent au financement de l’apprentissage
- L’État participe au financement de ce mode de formation initiale de la même façon qu’il finance les formations sous statut scolaire
- Que les aides aux entreprises soient réservées aux entreprises de moins de 250 salariés.
De son côté, Pascal Picault, président de la Fédération des directeurs de CFA, s’est réjoui auprès de l’AFP : « Nous avons été entendus sur le court terme. Je pense qu'à l'avenir les CFA seront davantage consultés ».
Marie Gérald
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