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Conférence sociale : les mesures du gouvernement en faveur de l'apprentissage

Publié le 09 juillet 2014

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A l'issue de la troisième conférence sociale au Palais d'Iéna , le gouvernement a présenté ce mercredi 9 juillet son plan de relance pour l'apprentissage. L'objectif est d'accueillir plus de jeunes en formation initiale et de leur ouvrir davantage les portes des entreprises. Réaction de Marcel Malmartel, secrétaire général du comité de concertation et de coordination de l'apprentissage du bâtiment et des travaux publics (CCCA-BTP).
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D'entrée de jeu, l'objectif du Président de la République est ambitieux : permettre à tous les jeunes en CFA d'être accueilli en entreprise, et atteindre le chiffre de 500 000 jeunes apprentis d'ici 2017. Mais quels sont les leviers dont il dispose pour relancer et soutenir l'apprentissage, alors même que certaines entreprises, notamment dans le secteur du BTP, font face à des années sombres en termes d'activité ?

La première réponse est bien sûr financière. L'Etat a décidé de dégager 200 millions d'euros dans le cadre du projet de loi de finances rectificatives pour 2014, afin d'inciter les chefs d'entreprise à recruter pour la première fois un apprenti.

Concrètement, cela se traduirait par une aide de 1000 euros par apprenti, une aide qui serait mise en place dans les secteurs où un accord de branche aura été conclu pour fixer des objectifs de développement de l'apprentissage.

D'autre part, pour encourager le développement quantitatif mais aussi qualitatif de l'apprentissage, la répartition de la taxe d'apprentissage sera stabilisée afin de conforter le rôle des régions et de donner plus de marges aux entreprises et aux branches.

« Ces dernières devront s’engager sur de véritables contrats de progrès : augmentation du nombre d’apprentis, mais aussi valorisation et formation des maîtres d’apprentissage, accompagnement des CFA pour trouver des employeurs, prévention des ruptures, mixité des recrutements, embauches de jeunes issus des zones urbaines sensibles, etc. », précise toutefois l'Etat dans sa feuille de route.

200 millions d'euros pour relancer le recrutement

Conscient des freins que rencontrent les jeunes pour accéder à l'alternance, le gouvernement prévoit de dédier 100 millions d'euros issus des fonds européen, sur deux ans, à l'insertion professionnelle en visant en priorité les seize régions de France où le chômage de cette population dépasse les 25 %.

Ces fonds seront alloués par les DIRECCTE via des appels à prokets établis en fonction des besoins territoriaux et des complémentarité locales à trouver avec tous les financeurs de l'alternance.

80 millions d'euros seront également alloués au financement des nouvelles formations et à l'augmentation des capacités d’hébergement dans le cadre des Plans d’Investissements d’Avenir.

«  En tant qu'organisme de formation, on ne peut que se réjouir de ses annonces qui vont dans le sens d'un encouragement de l'apprentissage, a réagit Marcel Malmartel, le secrétaire général du CCCA-BTP. Je pense qu'à partir de cette mesure, il faut réfléchir sur le fond à une prise en charge structurelle des charges qui sont celles d'un maître d'apprentissage quand il recrute un apprenti, et de son entreprise formatrice qui a la responsabilité de former des jeunes », a-t-il ajouté, en demandant une « reconnaissance » de la fonction « essentielle et capitale » de l'entreprise en tant que co-formatrice avec le CFA, dans le « contexte où beaucoup de jeunes sont en décrochage et n'ont pas de projets ».

Simplification du cadre réglementaire

En vue de mobiliser les entreprises, l'Etat envisage des simplifications du cadre réglementaire applicable aux embauches en apprentissage, notamment en ce qui concerne les dispositions relatives à l'embauche des jeunes mineurs, dans le respect des conditions de sécurité de travail, et au temps de travail. Une concertation est également envisagée sur la question du statut des apprentis, en particulier de leur rémunération.

Autre levier d'action : la communication. L'Etat prépare pour la rentrée prochaine une vaste campagne de revalorisation de l'apprentissage auprès des jeunes. La découverte de l'apprentissage sera intégré dans le parcours individuel d‘information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel auquel chaque élève aura accès à partir de la 5e.

Un module « pédagogie de l’apprentissage » sera introduit dans la formation initiale et continue des enseignants et des personnels de l’orientation et un module « ingénierie et évaluation de l’apprentissage » dans la formation initiale et continue des personnels d’encadrement.

Au sein de l’enseignement scolaire et supérieur, des actions seront déployées pour renforcer les liens avec le monde professionnel : initiatives au sein des filières industrielles pour favoriser des parcours d’apprentissage partagés entre grandes entreprises et PME ou ETI, amplification des partenariats entre les CFA et les Universités.

Revaloriser l'image de l'apprentissage 

« L'ensemble des mesures annoncées vont dans le bon sens mais il faut qu'elles soient approfondies par une réflexion sur la mission et le rôle éducatif des entreprises. De plus, il faut s'attacher à revaloriser l'image des jeunes auprès des entreprises pour qu'elles les recrutent plus facilement. Le CFA doit donc intervenir en complémentarité de l'entreprise pour que l'apprentissage soit gagnant-gagnant. Le jeune obtient une vraie qualification et l'entreprise perpétue ses compétences », se réjouit Marcel Malmartel, qui y voit un partenariat gagnant-gagnant à valoriser.

Le Président de la République prévoit d'ores et déjà la tenue d'une réunion en septembre, afin de lever les obstacles structurels qui freinent la progression de l'apprentissage. « On suivra avec beaucoup d'intérêt les débats et on fera en sorte que cette idée-là soit reprise », conclut le secrétaire général du CCCA – BTP.

Le 18 juin dernier, le CCCA-BTP avait engagé une action commune sur l'ensemble du territoire avec « le Mouvement des casques jaunes ». Le comité souhaitait ainsi mettre en lumière les 20 000 jeunes motivés pour se former par l'apprentissage à un métier du bâtiment ou des travaux publics mais qui n'ont pas trouvé d'entreprises pour les accueillir en formation.
 

Quelques chiffres clés du secteur du BTP et de l'apprentissage

497 818 entreprises en 2012 dans le secteur du BTP, représentant 9,8 % de l'ensemble des secteurs d'activité.
Ces entreprises emploient 1 306 624 salariés (âge moyen 38,8 ans) en 2011
45 000 entreprises du BTP formatrices
60 000 apprentis formés annuellement dans 25 métiers du BTP
Un taux de réussite aux examens de 80 %

Source : CCCA-BTP

 Claire Thibault
© auremar - Fotolia.com

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