Bucarest, la fin d'une urbanisation sauvage ?
Malgré ces accusations, Adrian Bold n'a pas voulu s'avouer vaincu. Lors de son audience devant la commission de discipline, jeudi dernier, il s'est fait accompagner d'un avocat pour tenter de bloquer le processus de décision. Mais sa stratégie n'a pas fonctionné. En sortant de la séance, il a affirmé qu'il ne démissionnerait pas, obligeant ainsi Sorin Oprescu à signer son renvoi. Le président Traian Basescu a déclaré pour sa part, que l'éviction d'Adrian Bold était une "bonne chose", si toutefois elle était "légale".
Une décision saluée par les professionnels
Dans le rang des architectes bucarestois, la nouvelle a été plutôt bien accueillie. "C'est un premier pas vers une amélioration de l'urbanisme dans la capitale", explique Delia Matache, une architecte qui salue le renvoi d'un homme "facilement manipulable". "Il a permis la réalisation de certains projets très risqués. Le Millenium Business Center par exemple, cette tour collée à l'église arménienne et qui a complètement détruit ses fondations, dit-elle. Et il y a beaucoup d'autres exemples."
Elle ajoute que "la majorité des architectes qui ne travaillent pas à la mairie ont le même point de vue". Même son de cloche pour Loredana Stasisin, de l'association pour la protection des vieilles maisons de Bucarest, Case care plang : "Même s'il existe des motifs politiques derrière ce renvoi, la décision de Sorin Oprescu est tout de même très justifiée, affirme-t-elle. Adrian Bold n'a pas su mener la capitale dans la bonne direction, le patrimoine de la ville n'a notamment pas bénéficié de fonds suffisants pour échapper aux démolitions."
Jonas MERCIER. (www.lepetitjournal.com - Bucarest)