Un chiffre d’affaires stable pour Nexity, sauvé par les bureaux et les résidences
Malgré des réservations auprès des particuliers en berne, Nexity, promoteur immobilier français, a publié le 25 octobre un chiffre d’affaires stable sur les neuf premiers mois de 2023. Celui-ci s’élève à 2,96 milliards d’euros. Un CA sensiblement identique à la même période de 2022 (2,95 milliards d’euros).
Les difficultés qui concernent les réservations auprès des particuliers s’expliquent notamment par des accès aux crédits raréfiés et des coûts de construction élevés. Nexity a donc vu l’activité de son cœur de métier, l’immobilier neuf, chuter de 20 % sur un an en nombre et de 27 % en valeur.
Savoir rebondir pour repartir de l’avant
Nexity ne s’est pas laissé abattre et a su rebondir pour compenser ces pertes. Le groupe dirigé par Véronique Bédague s’est en effet tourné vers les gros investisseurs et les bailleurs sociaux pour pallier la fuite des particuliers. « Nous surperformons le marché », a tempéré en visioconférence Jean-Claude Bassien, directeur général délégué du groupe, devant les mauvais chiffres des réservations.
L’activité du groupe a également été portée par ses grands projets en cours dans l’immobilier d’entreprise. Son futur siège social à Saint-Ouen et celui d’Engie à La Garenne-Colombes ont permis à Nexity de poursuivre son activité sur un marché du bureau « à l’arrêt », a expliqué Jean-Claude Bassien.
L’exploitation d’espaces de coworking et de résidences étudiantes, un des axes de croissance du groupe, a vu ses revenus progresser de 28 % à 198 millions d’euros.
Nexity ne compte pas s’arrêter là, et pour être certain de continuer à croître, le groupe envisage une ouverture du capital de ses activités de gestion (locative, syndic, etc.) et de distribution, cette dernière souffrant d’un environnement peu propice à l’investissement immobilier. Jean-Claude Bassien l’a lui-même assuré, l’objectif est de « donner les moyens à tous nos métiers de poursuivre leur dynamique de développement » et de « réduire notre endettement ».
En plus de tous ces objectifs à court terme, Nexity, qui doit revoir courant 2024 ses objectifs financiers à horizon 2026, affirme vouloir accélérer son développement dans la « régénération urbaine », c’est-à-dire le travail sur des espaces déjà artificialisés pour réduire son empreinte environnementale.
Un partenariat avec Carrefour a même été annoncé par le promoteur immobilier, et ce dans le but de « revaloriser » des sites commerciaux. Nexity a également lancé en septembre une filiale, Nexity Héritage, dédiée à ces chantiers : transformation de foncier artificialisé, réhabilitation, surélévation… Le groupe a également poursuivi la diversification de son activité, en se lançant dans l’assurance vie ou le conseil en investissement immobilier (“pierre-papier”).
Jérémy Leduc (avec AFP)
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