SMABTP et SOCABAT lancent leur première édition du « Baromètre de la sinistralité »
C’est un travail titanesque qui a permis la réalisation de ce premier « Baromètre de la sinistralité ». Les équipes de SMABTP et SOCABAT ont recensé au total 13 000 dossiers de sinistres. Ces derniers ont été retenus parmi les fiches remplies entre 2016 et 2018 par des experts mandatés par des assureurs, et classés dans une base de l’Agence Qualité Construction (AQC).
L’identification des causes réelles des pathologies, assurée par SOCABAT GIE, a été complétée par des fiches de prévention réalisées par la fondation Excellence SMA et les professionnels des unions de métiers du gros œuvre de la FFB. La documentation recouvre ainsi une diversité d’activité : maçonnerie, gros œuvre, carrelage, dallage et isolation thermique par l’extérieur (ITE).
« Ce baromètre aidera les professionnels à identifier les causes réelles des sinistres qu’ils peuvent rencontrer. Ils pourront mieux cibler les actions de prévention à mettre en place. SMABTP s’engage ainsi auprès de ses sociétaires dans l’amélioration de la qualité sur les chantiers et la satisfaction de leurs clients », explique Jacques Chanut, président de SMABTP.
« De plus, la réduction future de la fréquence et du coût des sinistres ne peut être que bénéfique pour nos primes d’assurance. La relation gagnant-gagnant sera toujours un acte de réussite », ajoute de son côté Christophe Possémé, président de l’Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO) de la FFB.
Des sinistres principalement causés par des problèmes d’étanchéité et d’atteinte à la sécurité
Le baromètre de la sinistralité définit trois grandes causes de sinistres dans le gros œuvre : l’atteinte à la sécurité, le défaut de stabilité, ainsi que le défaut d'étanchéité à l’eau.
C’est ce dernier défaut qui semble concentrer le plus de sinistres, en premier lieu du côté des murs et façades lourdes, causant 76 % des dommages, face à ceux causés par la stabilité et l’atteinte à la sécurité, représentant chacun 8 %. Les malfaçons d’étanchéité concernent majoritairement les murs en bloc béton (81 %), ceux en terre cuite (71 %), et ceux en béton banché (90 %). Ils provoquent ainsi respectivement des coûts moyens par dossier de 4 686 €, 6 150 € et de 5 083 €, sur tout type de sinistre.
Les dégâts liés aux infiltrations d’eau s’observent également du côté des fondations et ouvrages enterrés (64 % des dégâts), devant le défaut de stabilité (30 %) et l’atteinte à la sécurité (6 %). Les problèmes d’étanchéité dans ce domaine s’observent surtout du côté du cuvelage (98 %) et des murs enterrés et de soubassement (93 %), engendrant respectivement un coût moyen de 10 786 € et de 8 940 € par dossier sur toute cause de désordre. Les fondations superficielles sont quant à elles plus liées à un problème de stabilité en sous-sol, pour un coût moyen de 28 514 € par dossier.
Les structures sont impactées à 61 % par des défauts d’étanchéité, à 23 % par des problèmes de stabilité, et 8 % par une atteinte à la sécurité. Les infiltrations d’eau s’attaquent notamment à la section ossature-poteaux-poutres à 64 %; pour 6 905 € de coût moyen, tandis que les planchers courants en béton armé sont concernés à 60 % pour un coût moyen à 6471 €. Les dallages sur terre-plein des maisons individuelles, en revanche, connaissent des désordres liés assez équitablement à des problèmes de stabilité en sous-sol (35 %), de sécurité (31 %) et d’étanchéité (21 %), représentant un coût moyen de 12 891 €.
Côté carrelage, ce sont les atteintes à la sécurité qui rassemblent le plus de désordres (61 %) devant l’étanchéité (16 %) et la stabilité (10%). Avec au total 13 069 € de coût moyen par dossier, les revêtements de sol intérieur en carrelage sont les plus impactés par ce type d’atteinte (78 %). Viennent ensuite les sols extérieurs en carrelage (54 %) puis les revêtements de murs intérieurs en carrelage (52 %). Les défauts de sécurité provoquent aussi 67 % des désordres dans les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur, suivis par les défauts de stabilité (11 %) et d’étanchéité de l’eau (5 %).
L’ensemble des fiches produites à partir de ces données tendent à alerter sur les sinistres en transmettant les bonnes pratiques auprès des artisans du gros-œuvre. A terme, le président de SMABTP espère étendre ce baromètre à l’analyse de la responsabilité civile ainsi qu’à d’autres métiers comme le dallage industriel et les métiers du bois.
Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock