Rénovation des bâtiments : il faudrait multiplier le rythme par trois, selon JLL
JLL publie les résultats d’une étude intitulée « Rénover les bâtiments pour faire face au changement ». Dans cette dernière, le spécialiste du conseil immobilier estime qu’il serait nécessaire de tripler le rythme de rénovation énergétique des bâtiments pour atteindre les objectifs de décarbonation prévus dans le cadre de l’Accord de Paris.
En effet, selon ses estimations, JLL juge qu’il faudrait rénover 3 % du stock de bâtiments existants chaque année, au lieu de 1 % aujourd’hui, pour atteindre ces objectifs. Sans cela, la décarbonation de ces bâtiments ne devrait pas se faire avant la fin du siècle.
Si les méthodes pour parvenir à la décarbonation des bâtiments sont bien identifiées, avec l’isolation, le remplacement des fenêtres, ou encore le changement du système de chauffage au profit d’énergies renouvelables, ces travaux ont un coût : 3 000 milliards de dollars à l’échelle internationale pour les seuls bureaux, selon JLL.
Un investissement sur le long terme
Mais le spécialiste de l’immobilier souligne l’intérêt d’investir dans la décarbonation des bâtiments : « La décarbonation est une véritable opportunité de création de valeur. Il faut regarder au- delà du coût financier et ajouter aujourd’hui une notion de comptabilité carbone à celle des euros et des mètres carrés pour créer une valeur durable, qui intègre à la fois le carbone opérationnel et le carbone incorporé », souligne Walid Goudiard, directeur projets et développement pour JLL EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).
Selon JLL, 74 % des entreprises seraient ainsi prêtes à payer un loyer plus élevé pour un bâtiment plus durable, et 22 % déclareraient l’avoir déjà fait. Dans ce contexte, « la pénurie de bâtiments bas carbone » devrait profiter « aux pionniers de la rénovation », prédit Virginie Houzé, directrice étude et recherche chez JLL.
À l’inverse, ne pas s’inscrire dans cette démarche de décarbonation présente un risque de « décote » immobilière. Un constat qui se pose d’autant plus en France, dans un contexte où les logements présentant les pires étiquettes énergétiques du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) seront progressivement interdits à la location dans les prochaines années.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock