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« Pagaille » du DPE : qu’en pense le secteur de l’immobilier ?

Publié le 30 mai 2022

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Depuis la publication de l’enquête 60 Millions consommateurs sur les écarts de note provoqués par le nouveau DPE, les réactions fusent dans l’immobilier. En particulier chez les diagnostiqueurs de la FIDI et de la FNAIM qui, bien que peu surprises par l’étude, ne s’accordent pas tout à fait sur les voies d’amélioration du diagnostic.
« Pagaille » du DPE : qu’en pense le secteur de l’immobilier ? - Batiweb

L’enquête « Nouveau DPE : des erreurs en pagaille ! » n’a pas tardé à faire réagir. Publié ce mardi 24 mai par le magazine 60 Millions de consommateurs, l’article constate des écarts de diagnostic de performance énergétique, depuis sa réforme appliquée en juillet dernier. 

Ainsi, pour une maison à Corbeil-Essonnes (91) évaluée par cinq diagnostiqueurs différents, la note obtenue variait de C à E. L’étude confirme les craintes de différents représentants du secteur de l’immobilier. C’est le cas notamment de l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI), pour qui la récente enquête « démontre les aberrations » du nouveau DPE. La réforme transformerait même « une bonne idée en catastrophe industrielle », selon son président Christophe Demerson. 

Pas de surprise du côté de la FIDI et de la FNAIM

 

La fédération indépendante du diagnostic immobilier (FIDI), ne semble pas plus surprise, bien qu’elle étudie « avec attention » l’enquête de 60 millions de consommateurs sur le nouveau DPE. 

« Nous avons clairement averti en mai 2021 que la sortie du DPE au 1er juillet 2021 était trop prématurée et risquait d’entacher les objectifs fixés. Les modifications de novembre 2022 et les rééditions des DPE décidés par les pouvoirs publics en sont la preuve, sans pour autant régler tous les problèmes de fonds et de formes », rappelle son président Lionel Janot dans un communiqué ce mercredi 25 mai. Il ajoute : « Cela fait plus d’un an que les diagnostiqueurs sont sollicités au quotidien et que la FIDI, entre autres, participe activement à la mise au point avec les pouvoirs publics ».

Même constat du côté de la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers (CDI) de la fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). « Nous savions qu’à l’issue du lancement du nouveau DPE, nous aurions à subir de nouveau les foudres de ce magazine », s’exprime le groupe de la fédération dans un communiqué, au lendemain de la publication de l’enquête. 

« Outre les nombreux écueils méthodologiques, nous regrettons que cette étude passe sous silence les difficultés qui ont perduré durant les longs mois ayant suivi le lancement du nouveau DPE en juillet 2021. La précipitation et l’impréparation des outils fournis aux diagnostiqueurs par l’administration n’ont pas permis à tous d’appréhender ce nouveau dispositif et d’acquérir les bons gestes applicables à cette nouvelle méthode. Nous tenons aussi à rappeler que la validation par l’Etat des logiciels mis à la disposition des diagnostiqueurs n’est effective que depuis début mai 2022, soit après la réalisation de cette étude comparative », regrette la CDI de la FNAIM.

Attendre pour mieux étudier et améliorer le DPE ?


Pour Fanny Guibert, journaliste cheffe de la rubrique énergie chez 60 Millions de consommateurs, une des solutions à ce problème serait un renforcement de la formation des diagnostiqueurs. 

Un point sur lequel la CDI de la FNAIM, semble plutôt d’accord. « Ce que cette étude met en lumière, c’est une absence d’homogénéisation des pratiques au sein de notre métier. Cette situation est inacceptable, et nous sommes les premiers à le déplorer, car elle entache la confiance portée par nos clients », estime le représentant des diagnostiqueurs immobiliers de la fédération.

« Il n’est pas question de reporter la faute sur tels ou tels acteurs ou même les pouvoirs publics, chacun à sa part de responsabilité et les diagnostiqueurs assument la leur. Nous allons continuer de faire remonter les imperfections et proposer des solutions concrètes. La bonne volonté de tous permettra d’avancer sereinement pour répondre à des enjeux graves et nécessaires », contre cependant la FIDI. 

Pour la fédération des diagnostiqueurs, certes les « enjeux climatiques sont trop importants et les délais trop courts pour polémiquer », mais il convient de mieux étudier les écarts révélés par l’enquête de 60 Millions de consommateurs. 

« Les analyses commencent et elles permettront d’améliorer encore ce qui doit l’être. Nous attendons également des chiffres actualisés de l’ADEME sur les DPE réalisés en « nouvelle méthode » (stabilisée depuis novembre 2021 seulement), pour raisonner « sur la masse » et identifier des pistes d’amélioration : typologies de logements, caractéristiques du bâti ou des équipements qu’il contient », soutient-elle. Selon la FIDI, c’est par cette méthode que le terrain sera bien préparé pour le DPE actuel, mais également pour le DPE collectif et l’audit énergétique règlementaire.

Toutefois pour la CDI de la FNAIM, qu’importe les évolutions apportées au nouveau DPE, celui-ci « ne sera jamais l’outil parfait fantasmé par certains « Experts ». Il est, et doit rester, un dispositif simple de mise en œuvre, économiquement accessible à tous les propriétaires. Avant toute chose, une estimation sûre de la performance énergétique du logement, et désormais une aide précieuse dans la lutte contre le réchauffement climatique ».

 

Virginie Kroun 
Photo de Une : Adobe Stock 
 

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