Nouveau DPE : le nombre de passoires thermiques sous-estimé ?
La Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), et l'association Plurience, ont publié vendredi 17 septembre un communiqué pour alerter sur l'explosion du nombre de passoires énergétiques classées G et F en raison du nouveau diagnostic de performances énergétiques (DPE), et sur l'urgence d'aider les propriétaires à rénover ces biens pour ne pas qu'ils soient exclus du parc locatif à compter de 2025.
Le nouveau DPE, entré en vigueur depuis le 1er juillet, ne se base plus uniquement sur les consommations énergétiques, mais sur l'ensemble du logement et ses équipements (isolation, menuiseries, chauffage....). Il permet en outre, lorsqu'un logement est très énergivore, de proposer des recommandations de travaux à réaliser pour améliorer ses performances énergétiques.
Les logements classés G auraient doublé
Seul hic : selon les trois organisations, le nombre de logements reclassés sous le statut de passoires énergétiques aurait été sous-estimé. Ainsi, ils observent sur le terrain que les logements classés G – soit la pire note du DPE – seraient entre 800 0000 et 1 million, au lieu des 500 000 logements annoncés par le gouvernement.
Les professionnels de l'immobilier s'inquiètent ainsi du nombre de logements interdits à la location. Les logements classés G devant être retirés du marché locatif en 2025, ceux classés F en 2028, et ceux classés E en 2034.
Ils soulignent que le succès de MaPrimeRénov' prouve l'intérêt des Français pour la rénovation, mais estiment que cette aide ne suffira pas pour parvenir à des rénovations d'ampleur permettant d'améliorer le classement énergétique des passoires thermiques.
Soutenir les rénovations d'ampleur
Les signataires appellent donc le gouvernement à agir rapidement pour éviter que les investisseurs ne se détournent du marché locatif, et à aider les propriétaires à rénover ces biens pour ne pas pénaliser les locataires.
« Sans changement à très court terme, 1 ménage sur 4 verra son logement frappé d’une interdiction de location de son logement d’ici 2034 ! », alerte Christophe Demerson, président de l'UNPI.
En vue du projet de loi de finances pour 2022, ils formulent ainsi deux requêtes : doubler le plafond des déficits fonciers imputables sur le revenu, si le montant des travaux est composé pour 40 % de travaux d’économies d’énergie, et élargir la réduction d'impôt de la loi Denormandie à tout le parc de logements classés F et G.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock