MaPrimeAdapt’, un « catalyseur » pour la politique du logement ?
Le siège du groupe d’assurances SMA BTP accueillait ce mardi les acteurs de la silver économie, mouvement engagé dans le « vieillir chez soi ». Le sujet ? Le déploiement du dispositif MaPrimeAdapt’ - pendant de l’aide MaPrimeRénov’ - consacré à l’adaptation d’un logement face à la perte d’autonomie de son occupant.
Était notamment présent au rendez-vous Olivier Klein, ministre du Logement, qui en plus de confirmer l’entrée en vigueur du dispositif en 1er janvier 2024, a réaffirmé ses ambitions : massifier et simplifier ce type de rénovations. Et ce en réunissant collectivement tous les acteurs concernés, qu’ils soient du logement, du médico-social, des collectivités ou des industries.
Mais MaPrimeAdapt’ couvre d’autres ambitions, comme celle d’« être le catalyseur d’une action collective, plus large encore, pour construire une ville plus accueillante pour nos aînés », évoque Olivier Klein. « Il faut que nous trouvions les solutions qui permettent de traiter ces problématiques dans le logement social », poursuit le ministre du Logement.
Quels enjeux selon les acteurs ?
À l’échelle des professionnels du bâtiment, MaPrimeAdapt’ peut créer du sens aux métiers du secteur. L’adaptation du logement à la perte d’autonomie couvre à la fois des enjeux énergétiques et sociaux, comme le défend Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. Ce qui peut accroître l’attractivité des métiers de l’artisanat du bâtiment auprès des jeunes, mais n’est pas sans défi. « Le seul point qui serait à valoriser, c’est d’arriver à avoir une offre simple et lisible pour le marché des particuliers, qui auraient besoin de produits et d’aides », développe Jean-Christophe Repon.
« On a vraiment des solutions qui vont permettre de répondre à ce sujet », défend de son côté Anne Sophie Perrissin-Fabert. La déléguée générale de l’Ignes, alliance des industriels spécialisés dans les solutions électriques et numériques, prend notamment exemple sur la serrure connectée, pratique pour les personnes atteintes d’Alzheimer, comme les personnes en bonne santé, mais voulant assurer une commande à distance de leurs portes. Une preuve que ces solutions peuvent avoir une histoire dans le logement, avant d’assister la perte d’autonomie des occupants.
Autre enjeu de MaPrimeAdapt’, évoqué par François Bressolette, vice-président de la Fédération française des intégrateurs électriciens (FFIE) : s’assurer que les travaux financés soient assurés par des compagnons qualifiés, et faire barrage « aux chasseurs de primes ».
Si MaPrimeAdapt’ tend à être une déclinaison de MaPrimeRénov’, le projet semble « déjà prêt » estime Olivier Salleron, tant sur le plan technologique qu’administratif. D’autant que « les centres de formation vont aussi s’adapter et avoir des spécialistes là-dessus : des compagnons, mais aussi des chargés d’affaires et des ingénieurs, qui vont pouvoir réfléchir là-dessus », affirme le président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB).
Mais pour Nicolas Viard, directeur technique au sein de l’Association Nationale Française des Ergothérapeutes (ANFE), le dispositif MaPrimeAdapt’ diffère de MaPrimeRénov’. Car avant le logement et l’environnement de l’occupant, l’aide doit aussi considérer le personne et ses habitudes.
Virginie Kroun
Photo de Une : V.K