La construction en France est-elle fiable ?
Suite à plusieurs drames survenus ces dernières années, la fiabilité et la durabilité des constructions - en béton notamment - ont été remises en cause. La chute d’un balcon à Angers, en 2016, a par exemple montré l’importance de la mise en œuvre des armatures du béton.
Un rapport sénatorial, paru en 2019, expliquait également que près de 25 000 ponts français étaient considérés comme « inquiétants », voire « dangereux » selon Patrick Chaize, co-rapporteur et sénateur de l’Ain. Ce document a mis en lumière l’importance de veiller à la conception et à la maintenance des logements et infrastructures.
Dans ce contexte, l’Association Française de Certification des Armatures du Béton (AFCAB) a souhaité sensibiliser les professionnels du BTP et les pouvoirs publics en organisant sa première table ronde.
Assurer la fiabilité d’un logement ou d’une infrastructure
Au-delà du respect de la réglementation, la fiabilité d’un bâtiment est un gage de sécurité pour ses utilisateurs. Ainsi, chacun des acteurs de la construction, de la conception à la réalisation, est concerné et responsable de la qualité du bâtiment qu’il construit.
Mais la question se pose : les professionnels du BTP disposent-ils de suffisamment de moyens pour en assurer sa fiabilité ?
Les experts, invités à venir débattre, sont unanimes : la fiabilité est avant tout une question de choix. Un choix qui se fait dès le moment de la conception, et plus particulièrement lors des appels d’offres. Dans le jugement de ces appels d’offres, ces derniers recommandent, dans un premier temps, de prendre une décision en considérant tant les critères financiers que techniques, critères aujourd’hui essentiels au vu de la RE2020.
La fiabilité d’un bâtiment concerne également les matériaux qui le composent. Hoffman Green Cement (HGC), par exemple, revendique la nécessité de construire plus durablement, surtout quand on sait que la production de ciment génère 6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Mais pour assurer cette fiabilité, Stéphanie Bondoux, directrice de la certification chez HGC, met également en lumière l’importance des retours d’expérience de ces bétons verts, et donc la nécessité de disposer de ressources techniques.
Un carnet de santé pour les bâtiments ?
« Un bâtiment est fiable quand on l’entretient », commente Stéphanie Bondoux. Toutefois, l’entretien et la maintenance d’un bâtiment coûte cher. Alors afin d’entretenir ce patrimoine français, les pouvoirs publics ont décidé d’instaurer un Carnet d’Information du Logement (CIL).
Introduit dans le cadre de la loi de transition énergétique d’août 2015, il a été relancé en 2018 par la loi ELAN. Ce texte de loi est fondé sur l’obligation d’un « carnet de santé », pour tous les logements neufs dont le permis de construire sera déposé à partir du 1er janvier 2023, et pour les logements anciens déposant une autorisation de travaux à compter de cette date.
La mission du CIL est d’informer les futurs acquéreurs des travaux effectués, ou à prévoir, afin d’entretenir au mieux les habitations. Ce dernier permettra également d’apporter « la preuve » que le logement a été maintenu en bon état, mais contribuera également à améliorer les performances énergétiques des logements.
Marie Gérald
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