Immobilier résidentiel : un bilan en demi-teinte au T3 2022
À fin septembre, le montant global des investissements résidentiels en France s'élevait à 4,4 milliards d’euros. Un chiffre en baisse de 21 % par rapport à la fin du mois de septembre 2021, selon les dernières statistiques publiées par le groupement d'intérêt économique (GIE), ImmoStat.
Avec 629,1 millions d’euros investis sur l’ensemble des actifs résidentiels au troisième trimestre 2022, ce dernier enregistre une baisse de 43% par rapport à la même période l’année dernière, essentiellement causée par un fort ralentissement des investissements dans les actifs classiques (-62%).
Le marché enregistre toutefois un regain de croissance de 11% comparé au trimestre précédent qui affichait 566,3 millions d’euros d’investissements.
Un attrait des investisseurs pour l'immobilier résidentiel géré
Les investissements en résidences gérées ont totalisé près d’1 milliard d’euros sur les 9 premiers mois de l’année, soit une hausse annuelle de 91 % sur la même période. Un fait notable selon Sébastien Lorrain, directeur résidentiel de CBRE France qui souligne que « l’attrait pour le géré se confirme à nouveau, avec une part qui représente près de la moitié du volume du 3ème trimestre, avec en particulier, la poussée du coliving. »
Les actifs résidentiels classiques et intermédiaires s'élèvent quant à eux à 3,4 milliards d’euros depuis le début de l’année 2022, enregistrant une baisse de 33 % par rapport au même cumul de l’an dernier.
Le volume global des investissements dans le résidentiel s'inscrit donc en retrait par rapport à l’année 2021 (-43%) mais ce volume « s’est maintenu à un niveau correct », d’après Sébastien Lorrain. « Ce résultat reste néanmoins le fait d’opérations qui pour la plupart avaient été initiées avant l’été », commente-t-il.
Une baisse qui doit être « relativisée et appréhendée dans son contexte général » selon Stéphane Imowicz, président d’Ikory, spécialiste de l’immobilier, qui constate par ailleurs « un net attentisme des investisseurs qui, pour absorber la remontée des taux, attendent que le marché se soit rééquilibré alors que leur intérêt pour le logement est resté intact ».
« Dans ce contexte actuel de remontée des taux, l’impact sur les volumes sera visible à partir du 4ème trimestre, et 2023 sera sans doute une année compliquée », avertit le président de CBRE France.
Marie Gérald
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