Immobilier : le Canada prolonge l’interdiction d’achat pour les investisseurs étrangers
La Canada, qui avait instauré l’interdiction d’achat de logements en ville par des investisseurs étrangers depuis un an, a annoncé que cette interdiction serait prolongée jusqu’au 1er février 2027.
Cette interdiction vise à éviter que les investisseurs étrangers ne s’accaparent le marché immobilier, alors que le Canada connaît une pénurie de logements. En 2021, ces investisseurs étrangers représentaient entre 2 et 7 % des propriétaires de logements du pays.
« En prolongeant l'interdiction d'investissement étranger, nous veillerons à ce que les logements servent de domicile aux familles canadiennes et à ce qu'ils ne deviennent pas des actifs financiers spéculatifs », a expliqué Chrystia Freeland, vice-première ministre canadienne. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau reproche en effet aux investisseurs étrangers d’avoir tiré les prix vers le haut, en particulier dans les grandes villes.
Des exceptions à cette loi sont toutefois prévues pour les réfugiés, les résidents permanents, ainsi que pour certains étudiants internationaux et travailleurs temporaires.
À noter que mi-janvier, le Canada a également annoncé la mise en place d’un plafond concernant les visas accordés à des étudiants étrangers, dont le nombre a explosé ces dernières années, ce qui a contribué à aggraver la crise du logement, selon le gouvernement.
Construire des logements pour répondre à la crise
Des experts ont toutefois estimé que cette interdiction d’achat pour les investisseurs étrangers ne servirait pas à rendre les logements plus abordables. Ils appellent en revanche à construire davantage de logements pour répondre à la demande.
Vivement critiqué sur ce sujet ces derniers mois, le gouvernement a annoncé la réaffectation de terrains fédéraux et des milliards de dollars pour la construction de logements.
Tensions sur le marché locatif : une situation similaire en France
Sur le marché locatif, le nombre de logements disponibles à la location n’a jamais été aussi bas depuis 1988, ce qui a fait monter les prix des loyers.
La France connaît actuellement une situation quasi-similaire. Dans l’Hexagone, le marché locatif est en forte tension, notamment en raison des difficultés des candidats à l’achat d’accéder au crédit immobilier, dont les taux d’intérêts ont flambé ces derniers mois.
« Contraints de renoncer à leur projet d'achat, de nombreux primo-accédants ne libèrent (...) pas leur location », explique le site SeLoger.
Selon cette même source, les offres de location auraient baissé de 36 % en deux ans. À Paris, la chute est encore plus fulgurante, avec -74 % sur trois ans, et même -50 % sur un an. Avec cette baisse de l’offre, les prix ont augmenté d’en moyenne +3,5 % sur l’ensemble de la France en 2023.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock