Crise immobilière : « Il faut acter un plan de relance par le logement social » (USH)
L'Union sociale pour l'habitat (USH), confédération qui représente les HLM, a émis ce mercredi 27 mars un appel en faveur d'un « plan de relance par le logement social » comme remède à la crise du logement.
Un plan « par » et non « pour » le logement social
« Il nous semble qu'il faut acter un plan de relance par le logement social, pas un plan de relance +pour+ mais +par+ le logement social », a déclaré Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH, lors d'une conférence de presse, plaidant pour « prendre des fonciers qui n'ont plus de projets » afin d'y construire des logements sociaux.
Selon les données de l'USH, le nombre de ménages en attente d'un logement social s’élevait à plus de 2,4 millions en mai 2023, un record.
Pour Marianne Louis, directrice générale de l’organisation, « ce ne sont pas 30 000 logements en trois ans qui vont relancer la machine », faisant référence aux engagements pris par « 22 territoires » pour construire ce nombre de logements sur cette période, un dispositif annoncé par le Premier ministre Gabriel Attal, dans sa déclaration de politique générale.
La directrice générale a rappelé « le rôle crucial du secteur HLM dans la relance », rappelant qu'il avait construit « jusqu'à 82 000 ou 125 000 logements par an il y a quelques années », faisant de lui un moteur efficace pour dynamiser le marché immobilier.
Le gouvernement à côté de la plaque ?
Suite à l'annonce d'un déficit public plus élevé que prévu, Emmanuelle Cosse a souligné « les défis supplémentaires engendrés par les défaillances d'entreprises, impactant inévitablement les chantiers en cours ». Elle a critiqué le manque de réponses solides et mobilisatrices du gouvernement, et a exprimé ses inquiétudes quant aux rumeurs sur la réduction, voire la suppression des aides personnalisées au logement (APL).
Elle a également réaffirmé son opposition au projet de réforme de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain), déclarant que le gouvernement était « à côté de la plaque ». Adoptée en 2000, cette loi impose à certaines villes un quota de 20 % à 25 % de logements sociaux d'ici à 2025.
Le 21 mars dernier, le gouvernement avait annoncé son intention de stimuler la production de logements intermédiaires (LLI), destinés à des classes moyennes aux revenus plus élevés. Une décision qui est censée favoriser l'accès au logement pour les classes moyennes mais qui « ne contribueraient pas à la mixité sociale comme prétendu », a estimé la présidente de l'USH.
Marie Gérald (Avec AFP)
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