Crise du logement neuf : la région Île-de-France ne fait pas exception
Lors de la conférence de presse, Édouard Durier, vice-président en charge des Affaires économiques de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) Grand Paris Île-de-France, a d’emblée prévenu que les résultats étaient encore plus inquiétants qu’au trimestre précédent.
« La crise du logement n’a désormais plus rien d’une supposition (…) Nous craignons une année 2024 extrêmement compliquée », a-t-il annoncé.
« En Île-de-France, le manque de logements neufs est une réalité depuis plus de 10 ans. Faute d’autorisations nécessaires et à cause des prix du foncier, les entreprises n’ont tout simplement pas la possibilité de répondre aux besoins des Franciliens », a-t-il ajouté. Et de rappeler : « 70 000 logements doivent être construits par an, or, depuis 10 ans, la moyenne est de 30 000 logements ».
De mauvais résultats en IDF, mais meilleurs que la moyenne nationale
À fin mai sur 12 mois, la baisse est toutefois légèrement plus contenue en IDF que pour la moyenne nationale, avec -14,6 % pour les permis de construire, contre -22,8 % au niveau national.
Même tendance côté mises en chantier, avec -9,4 % en IDF, contre -13,2 % sur l’ensemble de la France. Dans le détail, la FFB Grand Paris IDF souligne de grandes disparités entre les différents départements franciliens, avec -28,5 % à Paris, contre +28 % dans le Val-de-Marne.
Les ventes de logements des promoteurs enregistrent une chute de -30,4 % (contre -40,4 % pour la moyenne nationale), tandis que les Cmistes déplorent -43,9 % (contre -38,1 %).
Dans le détail, les ventes de logements collectifs ont chuté de -24,8 % sur un an à fin juillet, avec notamment -31 % dans les Hauts-de-Seine, -30,9 % en Seine-et-Marne, ou encore -27,9 % en Seine-Saint-Denis.
Selon Édouard Durier, cette crise du logement neuf n’aurait pourtant pas encore eu véritablement d’impact sur les défaillances d’entreprises du bâtiment, qui enregistrent tout de même +35,8 % au T2 2023.
À noter ce trimestre également, un fléchissement pour le non résidentiel, qui enregistre notamment -2,8 % de surfaces commencées en IDF (contre +0,8 % à l’échelle nationale), et -13,9 % de surfaces commencées.
… sauf pour l’entretien-rénovation
Par ailleurs, l’activité francilienne en entretien-rénovation se révèle être la plus basse de France, avec +1 %, contre +2,4 % pour la moyenne nationale.
Également intervenue lors de la conférence, Isabel Talaia, la nouvelle présidente de la FFB Artisans, a salué la hausse du budget MaPrimeRénov’ pour 2024, mais aussi appelé à conserver des taux de TVA à 10 % pour les travaux non énergétiques. Sur ce point, Édouard Durier souligne qu’une hausse de TVA risquerait d’inciter les particuliers et maîtres d’ouvrage à se tourner vers des travaux non déclarés, avec pour conséquence des travaux moins qualitatifs à la clef.
Enfin, la présidente de la FFB Artisans, a souligné que 33 % des parts de marché avaient été attribuées à des TPE/PME dans le cadre des chantiers des Jeux Olympiques de Paris 2024, selon les premiers résultats de l’étude de la CERC IDF.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock