1 logement sur 5 inoccupé ou peu utilisé à Paris, selon l’Apur
« Une très forte hausse du nombre de logements inoccupés » à Paris. C’est ce que constate l'Agence parisienne d'urbanisme (Apur) dans sa dernière étude présentée ce mardi 5 décembre avec la mairie de Paris. En une décennie, la croissance est de 4,7 %. Aujourd’hui, 1 logement sur 5 est inoccupé, utilisé occasionnellement ou comme résidence secondaire.
Dans le détail, cela représente 262 000 logements (19 % du parc). L’Apur a calculé précisément les logements « qui ne constituent pas la résidence principale d'un ménage », tirant cette définition et ces données de recensement de l’Insee. Si ce total remonte à 2020, l'adjoint au logement Jacques Baudrier (PCF) estime une potentielle hausse à 280 000 pour 2023. « On a déjà les relevés pour 2021 et 2022 », explique l’élu.
La deuxième ville française ayant la plus forte part de logements « inoccupés »
Sur le total, 128 000 logements sont vacants, tandis que 134 000 sont occupés de manière occasionnelle ou à titre de résidence secondaire.
L’Apur relève également une très forte disparité entre les arrondissements, dont une très forte proportion de logements pas ou peu utilisés, notamment le 8ème arrondissement (36 %), 7ème (34 %), le 6ème et Paris centre (30 %)
Paris devient ainsi la deuxième ville française avec la plus forte part de logements « inoccupés ». La première du classement reste Nice (28 %). Grenoble (17 %) et Nancy (16 %) se trouvent à la troisième et à la quatrième place du classement. Toulon (6 %) trône en bas du classement, derrière Nantes et Rennes (10 %).
Les meublés touristiques dans le viseur des législateurs
72 % des logements concernés sont des petits logements, d’une ou deux pièces. Un profil souvent similaire aux biens « mis en location meublée touristique », commente l'Apur, alors qu’une proposition de loi transpartisane pour encadrer la location de logements de type Airbnb va être examinée à l'Assemblée nationale ce mercredi 6 décembre.
Et l’Apur de rappeler que la location d’une résidence secondaire ou d’un logement vacant n’est pas légale. L’agence juge également que cette hausse récente de logements « inoccupés » est « en partie liée à la hausse des locations meublées touristiques non déclarées ». 25 000 logements « seraient détournés de leur usage pour être loués sur des plateformes », affiche Alexandre Labasse, directeur général de l’Apur.
À savoir également que la mairie de Paris se servira de ces chiffres pour une évolution législative, afin de lutter contre la crise de logement ambiante.
Virginie Kroun (avec AFP)
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