Quelle conjoncture pour le bâtiment à fin mars 2017 ?
Les bons chiffres du secteur viennent de la hausse de l’activité de la construction neuve, qui a bénéficié d’un net rebond l’année dernière., ainsi qu’en début d’année. Les prévisions d’investissement des ménages et entreprises sont également en augmentation.
Jacques Chanut a toutefois tenu à nuancer cette bonne nouvelle : « En France, 80% des chantiers viennent de 20% du pays, ses villes les plus actifs. Ca se vérifie également à l’échelle des régions. Les besoins sont très différents en fonction des territoires, et une politique globale n’est pas la meilleure solution. Il faut s’occuper des territoires qui se sentent à l’abandon, comme les petites villes qui se vident de leurs habitants. » Il s’est néanmoins félicité du net recul des défaillances d’entreprises dans la construction, avec une hausse de 6% des créations d’entreprises, et de 6,5% en janvier/février 2017 par rapport à l’année dernière, signe d’une embellie programmée pour continuer.
La FFB maintient toutefois ses prévisions pour 2017, à savoir, une hausse d’activité de 3,4% de volume et la création de 10 000 emplois supplémentaires.
La présidentielle, facteur de risque
Le dirigeant de la FFB a aussi exprimé ses regrets sur le fait que le thème du logement n’ait été que très peu abordé dans la campagne, et s’inquiète du désintéressement des candidats vis-à-vis des défis futurs du secteur. Il en a aussi profité pour dénoncer l’ISF Immobilier, choqué que « l’immobilier soit assimilé à une rente improductive ».
Interrogé sur les dernières actualités, Jacques Chanut a témoigné de son exaspération vis-à-vis de la polémique sur la Clause Molière, et le mépris dont certains ont fait preuve envers les employés du bâtiment, faisant référence au dessin du Canard Enchainé sur le sujet.
Il est également revenu sur la polémique de l’assurance chômage, qui prévoit, en échange de 900 millions d'économies, liées entre autre à un durcissement de l'indemnisation des chômeurs seniors, une hausse temporaire de 0,05 point de la cotisation sociale patronale.
Jacques Chanut, avait démissionné mardi 28 mars au soir du bureau du pôle social du Medef pour protester contre cet accord, ayant affirmé le jour précédent à l’AFP que « Pour que l'emploi reparte, il faut rendre nos entreprises plus compétitives, en baissant les charges et en simplifiant le droit du travail ».
François Tassain