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Quelle conjoncture pour le bâtiment à fin mars 2017 ?

Publié le 29 mars 2017

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Après des années très agitées, le secteur du bâtiment retrouve un peu de souffle. C’est en tout cas la conclusion de Jacques Chanut, à l’occasion d’une conférence de presse organisée mercredi 29 mars au siège de la Fédération Française du Bâtiment. Le dirigeant en a profité aussi pour distribuer les mauvais points et appeler à la prudence quant à une embellie définitive du secteur, qui a terminé 2016 en beauté et commence 2017 sur de très bonnes bases.
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L’amorce d’un rebond, c’est par ces mots que Jacques Chanut, président de la Fédération Française su Bâtiment (FFB) a décrit la conjoncture actuelle du secteur du bâtiment. Ainsi, si les effectifs s’amenuisent (-9700 unités), cette baisse plus légère qu’auparavant est compensée par une montée de l’interim. Pour la première fois depuis 2013, les embauches ont grimpé de 7,1%. Il s’agit majoritairement de contrats longs (CDI et CDD de plus d’un mois), alors que les CDD courte durée baissent de 1,9%. Pour Jacques Chanut, c’est un signe « de confiance dans l’avenir de la part des employeurs, un signe positif pour le secteur ».

Les bons chiffres du secteur viennent de la hausse de l’activité de la construction neuve, qui a bénéficié d’un net rebond l’année dernière., ainsi qu’en début d’année. Les prévisions d’investissement des ménages et entreprises sont également en augmentation.

Jacques Chanut a toutefois tenu à nuancer cette bonne nouvelle : « En France, 80% des chantiers viennent de 20% du pays, ses villes les plus actifs. Ca se vérifie également à l’échelle des régions. Les besoins sont très différents en fonction des territoires, et une politique globale n’est pas la meilleure solution. Il faut s’occuper des territoires qui se sentent à l’abandon, comme les petites villes qui se vident de leurs habitants. » Il s’est néanmoins félicité du net recul des défaillances d’entreprises dans la construction, avec une hausse de 6% des créations d’entreprises, et de 6,5% en janvier/février 2017 par rapport à l’année dernière, signe d’une embellie programmée pour continuer.

La FFB maintient toutefois ses prévisions pour 2017, à savoir, une hausse d’activité de 3,4% de volume et la création de 10 000 emplois supplémentaires.

La présidentielle, facteur de risque

Jacques Chanut a néanmoins « évoqué les deux principales menaces pour le secteur : la hausse des taux d’intérêt, dont la baisse est l’un des principaux facteurs de la hausse de 2016. Il a évoqué la possible sortie de l’euro « Bien présente dans certains programmes présidentiels » qui aurait comme effet de faire monter de 25% les taux d’intérêt dans le cas d’une application, ce qui entraînerait le blocage des marchés immobiliers.

Le dirigeant de la FFB a aussi exprimé ses regrets sur le fait que le thème du logement n’ait été que très peu abordé dans la campagne, et s’inquiète du désintéressement des candidats vis-à-vis des défis futurs du secteur. Il en a aussi profité pour dénoncer l’ISF Immobilier, choqué que « l’immobilier soit assimilé à une rente improductive ».

Interrogé sur les dernières actualités, Jacques Chanut a témoigné de son exaspération vis-à-vis de la polémique sur la Clause Molière, et le mépris dont certains ont fait preuve envers les employés du bâtiment, faisant référence au dessin du Canard Enchainé sur le sujet.

Il est également revenu sur la polémique de l’assurance chômage, qui prévoit, en échange de 900 millions d'économies, liées entre autre à un durcissement de l'indemnisation des chômeurs seniors, une hausse temporaire de 0,05 point de la cotisation sociale patronale.

Jacques Chanut, avait démissionné mardi 28 mars au soir du bureau du pôle social du Medef pour protester contre cet accord, ayant affirmé le jour précédent à l’AFP que « Pour que l'emploi reparte, il faut rendre nos entreprises plus compétitives, en baissant les charges et en simplifiant le droit du travail ».

François Tassain

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