Réduction du nucléaire : N. Hulot recule et s'attire les foudres des politiques et des défenseurs de l'environnement
Des estimations confirmées dès ce 7 novembre par Nicolas Hulot, qui a reconnu que cet objectif de réduction relevait plus de la « mystification » que du « réalisme ». Pourtant, dès sa prise de fonction à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire, l'ex-journaliste avait clairement fait part de sa volonté d'en finir rapidement avec le nucléaire, allant jusqu'à évoquer la fermeture de « peut-être jusqu'à 17 » réacteurs d'ici à 2025.
Vague de protestations chez les défenseurs de l'environnement...
Sans surprise, le recul de Nicolas Hulot a provoqué un déferlement de critiques de la part des défenseurs de l'environnement. « Ne vous trompez pas de combat ! », scandait notamment Greenpeace, dont la chargée de campagne nucléaire Alix Mazounie rappelait que « c'est d'énergies renouvelables dont la France a besoin ! ».« La promesse Hulot à ce gouvernement pour l'instant n'est pas tenue, c'était une promesse d'avoir un écologiste convaincu et très populaire au gouvernement et pour l'instant il apparaît davantage comme une caution à des renoncements (…) que comme celui qui fait bouger le gouvernement dans le bon sens », estimait pour sa part l'eurodéputé Yannick Jadot.
Face à ce « rétropédalage », le groupe Alternative écologiste et sociale a appelé le ministre à se poser « la question de son utilité » au sein du gouvernement. « Il est temps de faire preuve de courage politique pour agir en faveur de la sécurité des Français face aux risques liés à l'exploitation des centrales nucléaires ainsi qu'au devenir des déchets nucléaires », a ajouté Michel Dubromel, président de France Nature Environnement.
...et les politiques
En parallèle, les politiques, eux aussi, ont vivement critiqué le ministre de la Transition écologique et solidaire. « Il apprend ce que c'est de faire de la politique dans un gouvernement En Marche quand on est écolo. (…) On va observer Nicolas Hulot, si tant est qu'on l'observe encore très longtemps (…), les vacances de M. Hulot sont peut être assez proches finalement », a ironisé Sébastien Chenu, député FN.« Par définition, être ministre, c'est accepter que des arbitrages soient faits au-dessus de vous, que parfois on ne partage pas. Alors quel est son seuil d'acceptation , (…) c'est la réponse qui lui appartient », a déclaré, de son côté, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI.
Plus directs, Julien Bayou et Sandra Regol, d'Europe Ecologie – Les Verts, ont condamné une annonce « scandaleuse ». « Le gouvernement renonce à appliquer la loi de transition énergétique. Cette loi a pourtant été adoptée par le Parlement après un long débat démocratique, et elle s'impose au gouvernement qui devrait l'appliquer. (…) C'est une décision prise sous la pression de grands groupes industriels qui souhaitent freiner la transition énergétique pour bénéficier plus longtemps de leur rente », ont-ils indiqué.
Des critiques qui pourraient avoir des conséquences directes sur la motivation de Nicolas Hulot, qui a reconnu mercredi sur RMC et BFMTV qu'il en avait « marre ».
F.C (avec AFP)
Photo de Une : @N_Hulot (Twitter)