Deux ans après avoir lancé un label s’appuyant sur l’expérimentation E+C- pour les bâtiments neufs, Effinergie a annoncé jeudi 14 février, à l’occasion du Salon BePositive, le lancement d’un nouveau label expérimental pour la rénovation énergétique des bâtiments inscrits ou classés au patrimoine.

Alors que « bâtiments classés » et « rénovation énergétique » sont souvent considérés comme inconciliables, Effinergie s’est associé à Sites et Cités Remarquables de France pour proposer un nouveau label dédié au bâti ancien et classé. Parmi les acteurs qui ont rejoint cette initiative : les Architectes du Patrimoine, les Architectes des Bâtiments de France, les CAUE, mais aussi l'ADEME, la Caisse des Dépôts, le CREBA, et de nombreux parcs naturels régionaux et régions.

Intégrer le bâti classé dans les objectifs de rénovation énergétique

« Le charme de beaucoup de bâtiments anciens est lié à des caractéristiques architecturales ou des types constructifs attachés à une période historique ou un territoire. Par crainte d'une altération de ces caractéristiques, ces bâtiments sont souvent exclus des politiques de rénovation énergétique, notamment celles visant un niveau BBC du parc à horizon 2050. Pourtant, représentant une partie non négligeable du parc existant à rénover, il est nécessaire de travailler à la réhabilitation de ces bâtiments en préservant leurs caractéristiques patrimoniales », explique le collectif Effinergie.

Pour prouver la capacité à effectuer des rénovations de qualité tout en préservant le caractère patrimonial, Effinergie prend pour appui des exemples de réhabilitations présentées sur le site de l’Observatoire Bâtiment Basse Consommation (BBC).

Le nouveau label Patrimoine de l’association s’adresse aux édifices protégés comme « monuments historiques » (inscrits ou classés) mais aussi à tous les autres bâtiments présentant un caractère patrimonial (évalué par un expert du domaine suivant une grille de critères).

Effinergie rappelle que l’obtention de ce label assure non seulement l’amélioration de la qualité de vie des bâtiments et de ses occupants, mais aussi la maîtrise des coûts de fonctionnement une fois la réhabilitation réalisée.

Les bâtiments souhaitant obtenir ce label devront à la fois justifier de la mise en valeur du patrimoine bâti et des performances énergétiques. L’évaluation des projets se fera en plusieurs phases, intégrant une validation par une commission d’acteurs de l’énergie et d’experts en architecture et patrimoine :

« Valoriser l’existant est une alternative à l’extension urbaine, à la consommation d’espace, à l’artificialisation des sols et permet à la collectivité de faire des économies (équipements, voirie, réseaux, énergie etc.) », estime l’association, qui présente ce nouveau label comme un « outil de politique publique pour répondre à l’objectif BBC en 2050 ».

C.L
Photo de Une : ©Studios Architecture / Le Théodore