« C'est un combat de 10 ans, maintenant il faut passer à l'action », a estimé le maire (UMP) de Bordeaux, Alain Juppé, par ailleurs premier vice-président de la CUB. « Le moment est très important, quasiment historique, cela va faire un demi-siècle qu'on n'a pas fait de pont à Bordeaux », a-t-il ajouté. MM. Feltesse, président (PS) de la CUB et Juppé ont par ailleurs justifié une nouvelle fois le choix d'un pont levant, dont la travée centrale pourra s'élever à 55 mètres pour permettre le passage de grands voiliers et de paquebots de croisière. Ce projet est en effet contesté par un collectif d'une quinzaine d'associations qui, jeudi, a déposé une requête en référé devant la cour administrative d'appel.

« Le surcoût de 40 millions d'euros (sur un coût global estimé à environ 145 millions d'euros TTC) va permettre, pendant un siècle ou deux, de ne pas obérer la vocation maritime de Bordeaux », a indiqué M. Feltesse. Le président de la CUB a également souligné que les croisiéristes avaient été associés au projet, ce que conteste les associations, qui estiment que les croisiéristes, comme c'est le cas à Rouen depuis un an, ne viendront plus jusqu'au port de Bordeaux si le pont est construit, qu'il soit levant ou non.

Concernant les réserves émises en juillet par l'Unesco, qui avait préconisé l'examen de solutions alternatives, comme celle d'un ouvrage plus modeste, le président de la CUB a relevé que « l'Unesco ne nous demande pas d'arrêter les travaux » et préconisé, comme M. Juppé, la poursuite du dialogue. Bordeaux, ville inscrite au patrimoine mondiale de l'Unesco en juillet 2007, avait été placée sous « suivi renforcé » un an plus tard, notamment en raison de sa politique de franchissement de la Garonne. Les travaux de cet ouvrage imposant (426 m de long, 43 m de large au-dessus de la Garonne), qui accueillera les automobilistes sur 2x2 voies, les cyclistes, les piétons ainsi qu'un tramway devraient durer « à peu près 27 mois », a précisé le président (PS) de la CUB.

Bruno Poulard (source AFP)