"Cela fait 17 ans que je travaille dans le solaire photovoltaïque, dont 15 années à l'étranger", introduit Stéphane Maureau, directeur d'Evasol, leader français du solaire photovoltaïque pour les particuliers. Sa façon à lui de rappeler le retard qu'accuse la France en la matière. Elle qui, à fin 2007, ne cumulait pas plus de 2% des installations européennes. Le photovoltaïque représente pourtant une solution d'avenir, alternative aux énergies fossiles destinées à s'épuiser. Le silicium qui sert à sa fabrication se trouve en quantités infinies dans la nature. Quant au soleil, on peut espérer qu'il brille encore quelques millions d'années.

Pour accélérer les choses le gouvernement a pris des initiatives. Le modèle vient d'Allemagne, c'est le "feeding tarif", une logique de subvention à la production d'énergie, en français : l'auto-production."Quand EDF vous vend l'électricité 11 centimes le kilowatt/heure, elle vous rachète l'énergie auto-produite 57 centimes le kWh", explique Stéphane Maureau. Une obligation pour EDF et ce depuis 2006, visant à inciter les particuliers et qui est garantie par un contrat de 20 ans. Ce n'est pas tout. Depuis deux ans, toute installation photovoltaïque en résidentiel donne droit à un crédit d'impôt de 8.000 euros pour un couple sans enfants.

Doublement de l'investissement sur vingt ans

Un calcul simple permet d'apprécier les bénéfices à plus ou moins long terme. Prenons un budget moyen de 25.000€ pour 20 à 30 m² de surface de panneaux. Si l'on soustrait les 8.000€ de déduction d'impôt et une moyenne de 2.000€ de subventions locales (département, région...), il ne reste plus que 15.000€ d'investissement sur la première année. Avec une production moyenne de 2.600 kW/h par an, EDF apportera au particulier 1.450€ par an. Ainsi, celui-ci aura remboursé son installation en dix ans et pourra alors commencé à en tirer bénéfice. Tout cela sachant que la garantie usine pour ce type de panneaux est de 25 ans.

A l'heure du Grenelle et des économies d'énergie, le photovoltaïque semble donc une solution appropriée. "C'est un placement sûr et pépère, qui garantit un doublement de l'investissement sur vingt ans", complète Stéphane Maureau. "Aujourd'hui nous réalisons 500 ventes par mois. Il faut compter six mois pour obtenir les autorisations administratives. On pose aujourd'hui ce qu'on a vendu il y a six mois. Entre temps, nous avons doublé nos ventes". Même s'il est trop tôt pour avancer des chiffres, il apparaît que Evasol cumule déjà 20% des parts de marché. Pour former ses installateurs, l'entreprise a ouvert une école de pose à Chambéry en partenariat avec les équipes Monuments Historiques de Vinci.

Elle revendique par ailleurs pour que les procédures administratives délivrant les autorisations de poser des panneaux soient simplifiées. Au jour d'aujourd'hui, obtenir le précieux sésame relève en effet du parcours du combattant.

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Laurent Perrin